Intervention de l'État ou loi du marché ? L'État sauveur suprême... des profits30/04/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/05/une2387.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Intervention de l'État ou loi du marché ? L'État sauveur suprême... des profits

Les dirigeants de la CGT, de FO, du PCF, du Parti de gauche, Chevènement et d'autres étoiles de moindre importance appellent l'État à intervenir dans l'affaire de la vente d'Alstom. Les plus radicaux, si l'on ose dire, comme la CGT, demandent quasiment la nationalisation de cette entreprise.

Mais, si les mots ont un sens, nationaliser en régime capitaliste, ce serait acheter avec des fonds publics les parts détenues par des capitalistes privés. Le premier bénéficiaire d'une telle nationalisation serait évidemment Bouygues, qui détient 30 % d'Alstom et cherche à vendre. Bouygues pourrait ainsi dire, comme feu Marcel Dassault, le fondateur de l'entreprise du même nom : « J'ai été nationalisé deux fois et je m'en porte très bien » !

Les travailleurs en revanche ne verraient pas leurs emplois garantis pour autant. Les entreprises nationalisées ont, par le passé, licencié comme les autres, et souvent autant. Et certaines ont même été nationalisées précisément pour que l'État se charge du sale boulot. Ce fut le cas de la sidérurgie. Nationaliser serait donc un cadeau à Bouygues, sans aucune garantie pour les travailleurs.

Les politiciens qui demandent à toute occasion l'intervention de l'État, la garantie de l'État, la prise de participation de l'État, etc. et qui présentent cela comme un espoir pour les travailleurs, sont des fabricants d'illusions. L'État intervient sans cesse dans les affaires économiques : il prend des parts, en vend d'autres, oriente et aide les affaires des grands groupes industriels et financiers. Mais il le fait toujours dans le seul intérêt des capitalistes, qui ne coïncide jamais avec celui des salariés. Il est là pour ça.

Les travailleurs ne doivent défendre que ce qu'ils ont : leurs emplois, donc leurs salaires. Et ils ne peuvent pour cela compter que sur eux-mêmes : ni sur l'État des capitalistes, ni sur ceux, dirigeants syndicaux et politiciens de tous bords, qui présentent l'État comme un sauveur tout-puissant et neutre. Ce qui est loin d'être la réalité.

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