Conférence de Hollande sur le chômage : Toujours plus de cadeaux au patronat30/04/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/05/une2387.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Conférence de Hollande sur le chômage : Toujours plus de cadeaux au patronat

Alors que plus de cinq millions de personnes cherchent un travail, alors que de plus en plus de travailleurs âgés sans emploi ne trouvent plus rien, alors que deux millions de chômeurs pointent à Pôle emploi depuis plus d'un an, Hollande ne pouvait pas faire moins qu'un peu de cinéma.

Avec la conférence du lundi 28 avril à la Maison de la chimie à Paris, il a fait mine de mobiliser tous les moyens à la disposition de l'État, en rassemblant le Premier ministre et les ministres concernés, les préfets et leurs sous-fifres, des responsables de Pôle emploi, et surtout le plus possible de journalistes. Tout ça pour annoncer des mesures dérisoires et en perspective de nouveaux cadeaux au patronat.

Hollande a bien été obligé de faire un constat. Malgré les 4 000 euros par an et par salarié, et ce pendant trois ans, les patrons ne sont pas intéressés par le contrat de génération qui leur permet d'embaucher un jeune en CDI pour pas cher à la simple condition de maintenir le poste d'un salarié de plus de 57 ans. Pour les satisfaire, Hollande va leur permettre de faire l'inverse, c'est-à-dire d'embaucher un salarié âgé en touchant la même somme. Comme si une entreprise allait embaucher un travailleur dont elle estime pouvoir se passer ? Comme si un patron avait besoin de subventions pour exploiter un salarié ?

Mais le pire des propositions de Hollande est ailleurs. Reprenant un rapport du PDG de GDF-Suez, se faisant le relais des quatre volontés des patrons du CAC 40, le gouvernement va autoriser toutes les entreprises à embaucher des travailleurs comme apprentis quel que soit leur âge. Non seulement ces nouveaux salariés vont se retrouver avec un statut au rabais, mais les ex-chômeurs sous contrat d'apprentissage seront payés en grande partie par Pôle emploi qui continuera à leur verser les indemnités chômage. Les entreprises les plus puissantes et les plus florissantes du pays, qui versent des dizaines de milliards d'euros à leurs actionnaires, vont pouvoir bénéficier d'une main-d'oeuvre qualifiée en ne dépensant quasiment rien.

C'est uniquement en interdisant les licenciements, en contraignant le patronat à embaucher massivement, en lui imposant la répartition du travail entre tous les bras disponibles, qu'il sera possible d'améliorer la situation catastrophique des travailleurs au chômage ; des mesures à l'opposé de la stérile agitation de Hollande.

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