Sous-traitance Airbus -- Toulouse : La variable d'ajustement, ce sont les emplois30/04/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/05/une2387.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Sous-traitance Airbus -- Toulouse : La variable d'ajustement, ce sont les emplois

Airbus affiche sa bonne santé avec des carnets de commandes pleins pour... huit ans. Dans le même temps, pour les dirigeants du groupe, il n'est question que de « profitabilité », de « faire du cash » et de « marges pas inférieures à 10 % ». Et la variable d'ajustement, ce sont les emplois.

En bonne logique capitaliste, et en l'absence de programme nouveau d'ici à dix ans, les bureaux d'études d'Airbus sont donc dans le collimateur. Selon une étude commandée par la CGT, le bureau d'études, qui compte environ 14 000 salariés dans le monde, devrait voir ses effectifs diminuer de 30 à 40 % d'ici à 2018.

Quant à la sous-traitance, ce n'est pas mieux : il est question que soient supprimés 3 000 emplois d'ingénieurs et techniciens sur les 21 000 qui existent dans les sociétés de conseil technologique et autres sociétés de service informatique (SSII).

Chez AKKA technologies, Altran, Assystem, Capgemini, Gfi, IBM, Sogeti, Safran Engineering Services, les contrats de sous-traitance avec Airbus sont en chute libre. Cette diminution de charge implique des pressions plus importantes sur les travailleurs pour les pousser à accepter des mutations diverses et variées, surtout loin de Toulouse.

À Altran par exemple, la direction demande à des salariés sans activité d'aller à Paris, ou d'attendre qu'un poste se libère pour eux en région parisienne. L'inactivité ou l'éloignement en perspective sont des bons moyens pour que ces salariés finissent par démissionner.

Chez AKKA Informatique et Systèmes (filiale du Groupe AKKA Technologies), qui s'est spécialisé dans le rachat de nombreuses petites entreprises d'ingénierie, même scénario.

Beaucoup d'ingénieurs sont en « inter contrat », c'est-à-dire entre deux missions de sous-traitance, et c'est une situation qui dure. Là aussi, il y a de fortes pressions pour que les salariés prennent la porte de sortie ou choisissent la mobilité géographique. Ne pas accepter la mutation parce que la direction refuse d'assumer les frais de transport ou de tenir compte des temps de trajet augmentés, c'est le licenciement.

Chez Safran Engineering Services, dans certains services, la baisse d'activité sera de 30 % à 50 % suivant les départements. Ce sont les sous-traitants du sous-traitant qui vont être remerciés. Pour les ingénieurs Safran, chacun attend de voir comment cela va se passer. Pour l'instant il n'y a pas de pression vers la mobilité. Le patron continue de dire que « tout va bien », et que « l'avion plus électrique va nous donner du boulot ».

Pour l'instant, il y a peu de réaction en dehors de l'inquiétude. Cependant la CGT Airbus anime une coordination des sous-traitants et essaie de faire le lien entre les travailleurs de ces différentes entreprises, ne serait-ce qu'en diffusant les informations.

Toutes ces entreprises sous-traitantes sont des filiales de grands groupes qui font de confortables bénéfices, autant que Airbus Group. Alors, si Airbus décide qu'il y a moins de travail, c'est la répartition du travail entre tous sans diminuer les salaires qu'il faut imposer à tous ces trusts. Ce n'est pas aux salariés de subir les conséquences de leurs choix économiques.

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