Altia -- Limousin : Monopoly avec la peau des travailleurs30/04/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/05/une2387.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Altia -- Limousin : Monopoly avec la peau des travailleurs

Les usines Altia de Bessines (Haute-Vienne) et La Souterraine (Creuse), avec trois autres usines de la division Emboutissage de l'équipementier automobile, viennent d'être placées en redressement judiciaire. Les travailleurs de La Souterraine se sont mis en grève tandis que, le jeudi 24 avril, ceux de Bessines retenaient pendant neuf heures le PDG de Transatlantic Industries, leur repreneur, lié à un fonds d'investissement spécialisé dans le rachat et la revente d'entreprises en difficulté.

Altia, qui ne payait plus les salaires et les fournisseurs de sa division Emboutissage, a prétexté des difficultés liées à une baisse de l'activité automobile pour s'en débarrasser. En réalité, les trois actionnaires du groupe ont créé une nouvelle société en juillet dernier : Altia Aérospace, au capital de 2 millions d'euros, dont l'objet est, notamment, « la prise de participations directes et indirectes dans toutes sociétés ou entreprises », ce qui tend à prouver qu'il s'agit tout simplement d'une magouille !

Le feuilleton dure depuis des mois : les principaux donneurs d'ordres, PSA et Renault, qu'Altia approvisionne notamment en chassis, refusant la cession à la société choisie par Altia.

PSA et Renault, ayant besoin de la production des usines Altia, ont accepté de mettre la main à la poche pour que les salaires des derniers mois et les fournisseurs soient payés. Mais aujourd'hui les salaires sont de nouveau en retard. Les travailleurs espèrent que la nomination d'un administrateur judiciaire permettra qu'ils soient rapidement versés. Pour la suite, ils s'attendent à un nouveau plan de licenciements.

Ces dix dernières années, dénommés tour à tour Wagon, Sonas, Halberg, Altia, ils ont été vendus et revendus à une pléiade de repreneurs et, à chaque cession, des dizaines d'entre eux se sont retrouvés à la rue. Leurs patrons successifs, eux, sont partis avec de quoi recommencer leurs juteuses opérations ailleurs.

Les emplois et les salaires sont toute la vie des travailleurs et de leurs familles. Et il est inacceptable que les magouilles financières et commerciales de tous ces groupes les privent de leur seul moyen de vivre.

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