« Nous refusons la politique du fait accompli, nous refusons qu'Alstom vende ce fleuron national dans le dos de ses actionnaires, de ses salariés, du gouvernement français », a martelé Montebourg. C'est sûr, le ridicule ne tue pas. Car si le rachat d'Alstom se fait bien dans le dos des salariés, il ne se fait pas dans celui des actionnaires, et particulièrement pas à l'insu de son actionnaire principal Bouygues qui, faisons-lui confiance, sait fort bien surveiller ses intérêts.

Hollande a, lui, invoqué « la nécessaire indépendance énergétique de la France ». Mais cette multinationale qu'est Alstom exporte ses TGV et surtout ses turbines partout dans le monde, et construit des usines là où elle peut faire du profit. Ses intérêts dépassent depuis longtemps les frontières de l'hexagone. De surcroît, en quoi cette société garantit-elle l'indépendance énergétique de la France ? Elle construit des turbines pour les centrales électriques, mais l'énergie provient du pétrole gabonais ou de l'uranium nigérien. Cela fait bien longtemps que la France se fournit en énergie dans les pays du Tiers Monde.

Quant au minerai des turbines d'Alstom constitué entre autres de cuivre, cela fait bien longtemps aussi que la France n'en produit plus.