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- Lutte ouvrière n°2387
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Leur société
Presse syndicale : La Nouvelle Vie Ouvrière va-t-elle disparaître ?
D'ores et déjà, sur les 54 salariés en fixe et la douzaine de pigistes de la rédaction, quinze postes de travail seraient supprimés. Certains seraient reclassés sur le site internet nvo.fr.
L'ensemble du personnel de la rédaction s'oppose à la disparition du journal. Tous ont signé une lettre ouverte aux lecteurs pour affirmer que la NVO devait être maintenue et redevenir un outil militant de propagande, de formation et de luttes s'adressant aux adhérents et aux salariés. Ils se référaient à Monatte, l'un des fondateurs de la VO, qui en 1909 à la naissance de la Vie Ouvrière écrivait : « La Vie ouvrière sera une revue d'action. Nous voudrions qu'elle rendît des services aux militants au cours de leurs luttes, qu'elle leur fournisse des matériaux utilisables dans la bataille et dans la propagande et qu'ainsi l'action gagnât en intensité et en ampleur (...) Tous aussi, nous croyons qu'un mouvement est d'autant plus puissant qu'il compte davantage de militants informés, connaissant bien leur milieu et les conditions de leur industrie, au courant des mouvements révolutionnaires étrangers, sachant quelles formes revêt et de quelles forces dispose l'organisation patronale, et... par-dessus tout, ardents ! ». Voilà ce qui était la Vie Ouvrière que l'actuelle Confédération a enterrée depuis longtemps.
Malgré leurs multiples demandes, la publication de la lettre ouverte des salariés de la rédaction dans la NVO a été reportée plusieurs fois par la direction qui a même pris plusieurs mesures disciplinaires contre des salariés.
Cependant, en avril, la lettre est enfin parue dans la NVO. Et la directrice leur a répondu en écrivant : « Il faut sortir d'une conception d'un syndicalisme de militants pour véritablement mettre en oeuvre ce que nous avons décidé lors des derniers congrès, un syndicalisme d'adhérents. » De l'action de la Vie Ouvrière à la passivité prônée par l'actuelle direction de la CGT, on ne saurait mieux dire.
Le personnel de la NVO n'est pas d'accord avec cette démarche. Sans espérer refaire la Vie Ouvrière du passé qui avait des milliers de diffuseurs qui n'existent plus, ils voudraient que la NVO redevienne un vrai journal militant, un lien entre les adhérents CGT et les salariés. Ils militent pour cela.