Plan d'austérité : Hollande et Valls persistent et signent30/04/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/05/une2387.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Plan d'austérité : Hollande et Valls persistent et signent

Revenant le 28 avril devant les députés socialistes sur les dispositions de son plan d'économies de 50 milliards, Valls a annoncé que les retraités percevant jusqu'à 1 200 euros par mois ( retraites de base plus retraites complémentaires) soit un retraité sur deux, échapperont au gel de l'évolution de leur pension jusqu'en octobre 2015.

En fait ils n'y échapperont qu'en partie.

En effet, le « dégel » ne s'appliquera qu'à compter du 1er octobre : le gel de six mois -- entre avril 2014 et octobre 2014 -- de la revalorisation des pensions supérieures au minimum vieillesse, décidé par Ayrault, n'étant pas remis en cause par son successeur.

Par ailleurs la mesure ne concernera que l'évolution de la retraite de base. La retraite complémentaire, elle, restera gelée au moins jusqu'au 1er avril 2015, comme en ont décidé les représentants du patronat et des syndicats de salariés qui gèrent les caisses de retraite complémentaire.

Les millions de retraités qui perçoivent plus de 1 200 euros par mois, eux, verront bien leur pension gelée, c'est-à-dire amputée du niveau de l'inflation jusqu'en octobre 2015. La plupart sont pourtant bien loin d'être riches. Aujourd'hui, même avec plus de 1 200 euros par mois, beaucoup d'entre eux ont du mal à joindre les deux bouts.

Valls a aussi confirmé la prolongation du blocage des salaires des fonctionnaires -- par le gel du point d'indice -- jusqu'en 2017. Comme prévu, les petits salaires devraient y échapper : ceux des fonctionnaires des catégories C et des catégories B en début de carrière, soit 1,6 million sur les 5,3 millions d'agents de l'État, des collectivités locales et des hôpitaux. Cela dit, Valls a promis de rediscuter de la mesure chaque année... si la croissance revient. S'adressant à des fonctionnaires dont la rémunération est bloquée depuis 2010, une telle promesse sonne comme une provocation de plus.

Enfin, Valls a annoncé que le gouvernement avait renoncé à décaler d'un an la revalorisation exceptionnelle du RSA (Revenu de solidarité active) de 10 % sur cinq ans, et de 2 % en 2014, décidée dans le cadre du plan dit de lutte contre la pauvreté lancé en janvier 2013. C'est vraiment la moindre des choses. Sauf qu'il ne s'agit que d'une demi-mesure : la presse fait en effet remarquer que Valls n'a « pas donné la date de la prochaine revalorisation exceptionnelle du complément familial et de l'allocation de soutien familial, qui devaient également être concernés par le report d'un an ».

Présenter ces quelques demi-mesures comme des concessions, comme des reculs, voire comme des cadeaux, est particulièrement choquant. Car sur l'essentiel Hollande et Valls persistent et signent.

Partager