Chine : L'exploitation au profit d'Apple24/12/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/12/une2369.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Chine : L'exploitation au profit d'Apple

La mort d'un adolescent de 15 ans dans une usine de l'entreprise Pegatron à Shangaï a mis en lumière les pratiques des sous-traitants de la marque Apple, qui commercialise entre autres les iPhone et les iPad.

Ce décès, après celui de cinq autres travailleurs en moins d'un mois, a provoqué une émotion qui a obligé Apple à demander une enquête et à envoyer ses propres experts médicaux. Mais le fait reste que l'adolescent est mort d'une pneumonie dans un hôpital de Shanghaï, après avoir passé un mois sur la ligne de production de l'iPhone 5C.

Les conditions de travail dans les usines Pegatron, qui comptent entre 70 000 et 80 000 salariés, sont extrêmement dures. Si l'on en croit les documents fournis par sa famille et récupérés par le quotidien New York Times, le jeune avait travaillé 79 heures au cours de la première semaine, 77 heures la deuxième et 75 heures la troisième. Or, selon la loi chinoise, la durée de travail maximum ne devrait pas excéder 60 heures par semaine.

Même si les représentants de l'entreprise et ceux d'Apple nient toute responsabilité, aussi bien dans la mort de l'adolescent que dans celle des autres travailleurs, il est évident que les conditions de travail pratiquées ne sont pas étrangères à ces drames. En réalité, si Apple a choisi l'entreprise Pegatron pour assembler ses appareils, c'est qu'il y trouvait son compte. Il savait par avance que les conditions de travail étaient épouvantables. D'ailleurs Apple n'avait-il pas annoncé en mai 2013 vouloir changer de fournisseur, avec l'objectif affiché de bénéficier d'un coût d'assemblage moindre ?

Dans un rapport publié fin juillet 2013, une ONG chinoise, China Labor Watch (CLW), constatait que, si Pegatron se montrait plus compétitif, c'était avant tout parce que cette entreprise avait rogné sur les droits des travailleurs. Le directeur de cette organisation expliquait ainsi qu'« Apple choisit l'usine qui propose le prix d'assemblage le plus faible, c'est le point fondamental. Pour remporter la commande, un sous-traitant ne peut faire autrement que de sabrer le coût du travail, ce qui aggrave la situation des ouvriers. »

Derrière le design high tech et l'apparente modernité affichée pour ses besoins commerciaux, Apple, comme sa consoeur, n'hésite pas à imposer aux travailleurs des conditions de travail moyenâgeuses.

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