Téfal - Rumilly (Haute-Savoie) : La direction s'en prend à une inspectrice du travail24/12/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/12/une2369.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Téfal - Rumilly (Haute-Savoie) : La direction s'en prend à une inspectrice du travail

Jeudi 12 décembre, le quotidien L'Humanité dévoilait sur la place publique les méthodes employées par la direction de l'usine Téfal de Rumilly (groupe SEB) pour mettre hors jeu l'inspectrice du travail, jugée pas assez souple. Depuis début 2013, tous les moyens de pression et de déstabilisation ont été employés pour la faire craquer psychologiquement. La conséquence pour elle : un arrêt de travail de juin à septembre, qui n'est d'ailleurs toujours pas reconnu comme « accident de service » par l'administration !

Les révélations du syndicat CNT Travail et affaires sociales, relayées par l'article de L'Humanité, font ainsi état d'échanges réguliers de mails internes à la direction de Téfal, prouvant qu'elle a mis en oeuvre toutes ses relations, entre autres avec le directeur départemental du travail, mais aussi avec certains membres des anciens Renseignements généraux, pour écarter cette inspectrice. On ne touche pas impunément à Téfal, un des plus gros employeurs du département ! Cette affaire a beaucoup indigné dans l'usine, à tel point que le mardi 17 décembre tous les élus du CE (CGT, CFDT, FO, CGC) ont quitté la séance après avoir lu une motion commune exigeant le départ de la direction.

Le lendemain, près du tiers des salariés de l'usine débrayaient pour exprimer leur indignation et leur ras-le-bol de la situation qu'ils vivent à l'usine ces dernières années. Avec la mise en place du Lean Manufacturing, la course aux gains de productivité, les dégâts sur la santé physique et nerveuse deviennent dramatiques. Ce sont par exemple plus de 300 troubles musculo-squelettiques qui sont déclarés dans cette usine de 1 800 salariés.

Rendez-vous est pris au retour des fêtes pour poursuivre l'action.

De leur côté, tous les syndicats de l'Inspection du travail de Rhône-Alpes ont adressé un courrier au ministre du Travail, Michel Sapin, pour dénoncer la situation critique des inspecteurs en Haute-Savoie et leurs difficultés à faire appliquer le Code du travail. Ils ont également dénoncé l'attitude du directeur départemental, et demandé la reconnaissance comme « accident de service » de ce qu'a subi l'inspectrice. On attend avec impatience la réponse de Sapin, lui qui est l'auteur d'une réforme déstabilisant encore plus les inspecteurs !

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