La Poste - Paris 18e : Lutte pour l'emploi24/12/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/12/une2369.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

La Poste - Paris 18e : Lutte pour l'emploi

Les guichetiers et les caissiers comptables du bureau de poste de Château-Rouge, sur le boulevard Barbès à Paris, ont fait trois jours de grève quasi totale du 2 au 4 décembre. La situation était critique, avec quatre vacances d'emplois depuis la restructuration de septembre dernier.

En réalité, le travail se faisait depuis de nombreux mois avec cinq, voire six personnes en moins par rapport au cadre du règlement intérieur, mais la direction arrivait à faire tenir le bureau à coups de vacations doublées et d'heures supplémentaires. L'attitude du nouveau directeur a mis le feu aux poudres, car il refuse de soutenir les guichetiers lors de conflits et d'incivilités.

Le mouvement a démarré à cause d'une réflexion désobligeante d'un cadre envers une collègue devant le public. Cela devenait une habitude, alors que la pression est permanente : les usagers du bureau attendent jusqu'à trois quarts d'heure en période de pointe, dans les locaux mal agencés où ils s'entassent à l'entrée, dans l'escalier, sans pouvoir s'asseoir et sans savoir à quel guichet s'adresser, et on peut comprendre leur énervement.

Excédés, treize des quatorze agents que compte ce service ont décidé de se mettre en grève illimitée. Ils ont mené une grève active, soutenue par les syndicats CGT, SUD et FO, en faisant signer une pétition aux usagers devant le bureau et en allant s'adresser aux collègues dans les autres guichets de l'arrondissement, qui connaissent les mêmes sous-effectifs et les mêmes difficultés. C'est la peur de la contagion qui a inquiété la direction.

Du coup, il n'a fallu que trois entrevues avec la direction pour obtenir satisfaction. À savoir un aide-caisse le matin et le comblement de quatre postes de façon pérenne. Pour cela, deux personnes ont été affectées immédiatement et, en attendant les deux autres, des remplaçants sont présents. Sur les trois jours de grève, deux leur seront retirés sur la paie, étalés sur deux mois.

La direction de La Poste est seule à mettre en cause, elle qui est à la recherche constante de la suppression des effectifs. Elle a dû reconnaître le bien-fondé des demandes, puisqu'il s'agissait de faire appliquer son propre règlement intérieur ! Les postiers sont fiers de leur grève pour l'emploi et les conditions de travail. Et, comme ils ont eu l'occasion de l'expliquer : « C'est par les luttes que les choses changent, ça a toujours été ainsi ! »

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