Espagne - Avortement de nouveau interdit : Retour vers la barbarie cléricale24/12/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/12/une2369.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Espagne - Avortement de nouveau interdit : Retour vers la barbarie cléricale

Lorsqu'il y a deux ans le gouvernement du Parti Populaire (PP) de Rajoy accédait au pouvoir, il promettait une reprise économique et la baisse du chômage. Promesses non tenues. Par contre, il tient un des engagements pris vis-à-vis de son électorat le plus réactionnaire en adoptant un projet de loi qui remet en cause la législation concernant le droit à l'avortement, votée en 2010 sous le gouvernement socialiste de Zapatero.

Ce projet de loi qui sera immanquablement confirmé par le vote du Parlement à majorité PP et destiné à satisfaire la droite la plus réactionnaire et l'Église, imposera aux femmes un dramatique retour en arrière, digne des années du franquisme. L'avortement ne sera autorisé que pour les femmes victimes de viols, à condition toutefois que le viol soit déclaré et prouvé. Il sera également autorisé s'il est prouvé que le foetus est mort ou non viable, mais à condition que l'accouchement présente un risque très grave pour la mère Enfin, il sera autorisé si la vie de la mère est en danger. Dans tous les autres cas l'avortement sera interdit même lorsque l'embryon paraît présenter des risques évidents de malformation et d'handicaps graves. Une mesure d'autant plus révoltante que le gouvernement supprime les aides aux familles qui ont des enfants dépendants.

Le recours à l'avortement redeviendra donc illégal et sévèrement réprimé, comme il l'était sous le franquisme. Les médecins qui transgresseraient l'interdiction risqueront une condamnation pouvant aller jusqu'à trois ans de prison et six ans de suspension d'exercice.

Les femmes n'auront plus d'autre choix pour avorter que d'aller à l'étranger ou dans une clinique complaisante si elles ont de gros moyens financiers. Pour les plus démunies, il faudra recourir aux avortements clandestins et risqués sans contrôle médical, ou accepter une naissance non voulue.

En cette époque de crise, où le chômage des jeunes atteint les 50 % et où beaucoup d'entre eux retournent vivre chez leurs parents, où la misère augmente dans les classes pauvres, ce recul suscite des réactions et des manifestations, seuls moyens pour que le droit à l'avortement soit à nouveau imposé.

Partager