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- Lutte ouvrière n°2369
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SNCF Ligne Valence-Moirans : De modernisation en... «ralentissements»
En décembre 2012, la ligne SNCF Valence-Moirans (9 000 usagers par jour) fermait pour une année afin que soient effectués des travaux d'électrification pour assurer des circulations des TGV entre Valence et Genève. Les usagers, mis devant le fait accompli, se sont organisés pour éviter cette fermeture. Ils ont proposé des solutions alternatives toujours rejetées par la Région pour des raisons budgétaires.
Ils ont demandé aussi une baisse des tarifs en compensation d'un service fortement dégradé. Les transports de substitution par cars par exemple ont, pour la plupart des usagers, doublé le temps de trajet habituel.
La SNCF devait prendre livraison de la ligne le 15 octobre 2013 et faire des essais jusqu'au 15 décembre. Dans la réalité, les personnels n'ont eu accès à la ligne que le 18 novembre et bon nombre de dysfonctionnements ont été mis en lumière dès les premiers tests. La cause principale est, bien sûr, le souci des décideurs (la Région qui finance et Réseau Ferré de France, responsable du chantier) d'économiser sur tout, et d'abord sur la main-d'oeuvre. La société privée à qui RFF a confié les travaux s'est empressée d'embaucher des travailleurs dits « détachés », venant de différents pays d'Europe. La plupart n'avaient pas les qualifications nécessaires ou n'étaient pas outillés en conséquence.
Le ratage le plus évident se situe dans le tunnel de Poliénas. Le gabarit permettant le croisement de deux trains est insuffisant : sur les parois, on compte 50 points à problèmes. Par ailleurs, le contact traverses-ballast n'est pas assuré partout, ce qui fait que des traverses reposent... sur le vide, ce qui nécessite la mise en place de « ralentissements »! Il y a aussi 400 connections défectueuses sur les câbles électriques assurant l'alimentation des caténaires.
Depuis le 15 décembre, la ligne a été ouverte avec pour publicité : « Davantage de trains, plus ponctuels, plus performants et confortables ». La réalité est tout autre. La ligne est électrifiée mais les circulations se font toujours dans des vieux trains à traction diesel, jusqu'en 2015. Le doublement de la ligne n'est toujours pas assuré dans sa totalité. Au quotidien, nombre de trains annoncés sont supprimés, ceux qui roulent arrivent avec beaucoup de retard.
Les cheminots doivent maintenant assurer le transport des usagers dans des conditions de sécurité plus que douteuses. Les contrôleurs, eux, ont demandé à ce que leurs effectifs soient renforcés pour pouvoir renseigner correctement les usagers excédés par cette succession de fermetures pour un résultat plus que médiocre.
Ratages et malfaçons, deux résultats des économies à tout prix.