Centrafrique : Le chaos entretenu par l'impérialisme français24/12/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/12/une2369.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Centrafrique : Le chaos entretenu par l'impérialisme français

Depuis l'arrivée en Centrafrique des renforts militaires français le 5 décembre dernier, plus de mille personnes ont été tuées et le nombre de réfugiés n'a cessé d'augmenter, atteignant 700 000 dans tout le pays et plus de 200 000 rien qu'à Bangui, la capitale. Dimanche 22 décembre, une manifestation de plusieurs milliers de personnes, partie du centre de Bangui pour rejoindre les quartiers musulmans, a dénoncé l'intervention militaire française. Bien loin d'avoir pacifié la situation, cette opération militaire l'a au contraire envenimée.

Il y a un peu moins d'un an, en mars 2013, un regroupement de milices hétéroclites, la Séléka (terme qui veut dire « coalition » en sango, la langue officielle centrafricaine), a mis au pouvoir Michel Djotodia. L'armée française, dont un contingent de 400 hommes était déjà sur place, a laissé faire. L'impérialisme français trouvait son compte dans l'éviction du précédent président, François Bozizé, qui était devenu trop indépendant à son goût.

Mais, plusieurs mois après, aucun pouvoir stable n'était instauré. Les milices de la Séléka constituaient autant de cliques militaires indépendantes, suscitant même la création d'autres milices liées au précédent pouvoir, les milices dites « anti-balaka » (« anti-machettes »).

Le gouvernement et les médias français présentent ces affrontements comme des luttes communautaires entre musulmans et chrétiens, et justifient l'intervention française en disant qu'elle vise à empêcher un génocide.

En réalité, pour maintenir sa domination, l'impérialisme français s'est toujours appuyé sur une clique militaire contre une autre. Et en envoyant 1 600 militaires, auxquels il faut ajouter 3 700 soldats africains de la Mission internationale de soutien à la Centrafrique (MISCA), l'intervention française ne fait que modifier l'équilibre du rapport des forces entre milices, faisant pencher la balance du côté des « anti-balaka ».

Les populations centrafricaines, elles, subissent la terreur de toutes les bandes armées, de celles qui les menacent comme de celles qui prétendent les protéger. Et cette terreur s'ajoute à la misère et contribue même à l'aggraver. Alors que la Centrafrique possède un sous-sol riche en or et en diamant, cette ancienne colonie française est un des pays les plus pauvres de la planète. La moitié de la population est en situation d'assistance humanitaire selon l'ONU et plus du quart a besoin d'une aide alimentaire.

Tout ce chaos est le fruit pourri de la domination impérialiste, qui a plongé cette région dans le sous-développement, la misère et la désorganisation.

Partager