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Leur société
Factures d'eau : Le racket
La facture d'eau potable constitue un poste important dans les charges qu'ont à payer les travailleurs. Deux études, celle de Que choisir et celle de la Confédération générale du logement, rappellent une fois de plus l'arbitraire qui préside à la fixation du prix du mètre cube. Les écarts peuvent être considérables au sein du même département, sans que cela soit justifié par des contraintes techniques.
Mais cette étude montre surtout que les communes qui ont choisi d'assurer ce service en régie municipale font payer l'eau beaucoup moins cher que celles qui le délèguent à une société privée.
Trois grands trusts contrôlent le marché : Veolia, Suez-Lyonnaise des eaux et Saur. Elles se sont partagé le territoire et s'entendent pour faire payer des tarifs sans commune mesure avec le prix de revient. Il ne faut pas chercher plus loin l'origine de la surfacturation générale. Les contrats signés par ces puissantes sociétés avec les collectivités locales sont volontairement opaques et intègrent de nombreux frais totalement invérifiables à l'échelon de la commune ou de la collectivité. Tout cela sans parler de leurs pressions permanentes pour intéresser les élus à leur cause, car les multinationales de l'eau s'y entendent en matière de corruption.
Reprendre le service de l'eau en régie municipale permet d'abaisser la facture, les habitants n'ayant plus à payer pour les surprofits des compagnies privées. Certaines villes ont d'ailleurs obtenu des rabais considérables rien qu'en menaçant de le faire, ce qui montre bien que Veolia, Suez-Lyonnaise des eaux ou Saur peuvent payer. Mais encore faut-il avoir la possibilité de cette mise en régie. Cela dépend de la taille de la collectivité locale et de sa capacité à assumer, entre autres, les travaux de réparation d'un réseau que les sociétés privées ont souvent laissé se dégrader, même si elles en ont facturé l'entretien aux consommateurs. Et, de toute façon, même les villes optant pour la régie n'échappent pas totalement au pouvoir des sociétés privées, seules à avoir des installations au niveau national.
L'eau est un bien vital, que l'on devrait payer à prix coûtant. Il faudrait pour cela que sa distribution soit gérée par un service public à l'échelle nationale, sous le contrôle des travailleurs, ce qui nécessiterait d'exproprier sans indemnité ni rachat les trois sociétés privées qui imposent aujourd'hui leur loi.