Pénurie de médecins à l'hôpital : Une situation scandaleuse24/12/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/12/une2369.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Pénurie de médecins à l'hôpital : Une situation scandaleuse

Le journal Le Parisien du 17 décembre a consacré un dossier à la pénurie de médecins dans des établissements hospitaliers, qui sont obligés de recourir à des intérimaires très coûteux. Le journal cite un rapport qui parle de six mille médecins intérimaires à l'hôpital, soit près d'un médecin sur dix. De plus, qui dit intérim dit tarifs élevés, jusqu'à six fois plus que le tarif d'un médecin titulaire.

Le recours à des remplaçants représenterait donc une dépense de 500 millions d'euros pour l'Assurance maladie, soit trois fois plus que le déficit des hôpitaux publics, qui s'élève à 147 millions d'euros en 2012. Le rapport dénonce l'existence de sociétés spécialisées dans cet intérim médical, qui proposent notamment des anesthésistes, des radiologues et des chirurgiens, les trois spécialités les plus recherchées.

La pénurie de médecins à l'hôpital public est une réalité, et bien des postes ne sont pas pourvus. Pour y pallier, à côté des intérimaires bien payés, il y a aussi tous les médecins étrangers qui font fonctionner bien des services à des salaires bien moindres, faute d'avoir un diplôme français.

Mais le problème est plus général car c'est le système du numerus clausus (concours très sélectif à la fin de la première année de médecine), instauré il y a plus de trente ans à la demande des médecins en poste, qui a de fait créé une pénurie toujours d'actualité. À l'époque, il s'agissait pour les médecins en place de sauvegarder leur clientèle, leurs revenus et leur statut face à l'arrivée de nouveaux collègues. Aujourd'hui, même si plus de médecins sont formés chaque année, leur nombre reste notoirement insuffisant. C'est ainsi qu'on évoque régulièrement l'existence de déserts médicaux et que le gouvernement cherche à inciter financièrement des jeunes médecins à s'installer dans ces déserts... comme le 93, un des départements les plus urbanisés mais aussi un des plus pauvres.

Dans le domaine de la santé, comme partout ailleurs, il faut embaucher, ce qui veut dire abolir le numerus clausus et former plus de médecins, généralistes ou spécialistes, pour répondre aux besoins de la population.

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