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Parlement européen : Un vote préhistorique
Mardi 10 décembre, la majorité des députés au Parlement européen ont rejeté un texte qui reconnaissait simplement le principe du droit des femmes à un accès généralisé à la contraception et à l'avortement en Europe.
Déjà, lors d'une première présentation du texte en octobre dernier, l'auteur de ce rapport, Edite Estrela, élue socialiste du Portugal, s'était fait conspuer par une coalition peu ragoûtante de braillards machistes, mêlant députés de la droite catholique polonaise, conservateurs britanniques et élus du Front national. Ils avaient obtenu le renvoi du texte à une date ultérieure. Mais cette fois-ci ce sont les députés du groupe se disant « libéraux et démocrates », y compris les députés UMP, qui ont permis de rejeter le texte. Ils n'ont pas repris les arguments les plus crasseux formulés lors de la conférence des évêques allemands, parlant « d'ingérence dans l'éducation sexuelle au sein de la famille », ou de ces réactionnaires qui accusaient le texte de vouloir « légaliser la pédophilie ». Ils se sont contentés de prétexter le droit de chaque État à légiférer en la matière.
Comme le résumait la rapporteuse du projet, « l'hypocrisie et l'obscurantisme l'ont emporté ». Cette assemblée essentiellement composée d'hommes, qui discutent sûrement entre eux du droit des femmes à se prostituer, n'en sont même pas encore à admettre leur droit d'avoir ou pas un enfant. Ils prétendent, la main sur le coeur, défendre les droits de l'homme, mais en sont toujours à nier celui des femmes.