Hollande va-t-en-guerre... les pieds dans le tapis04/09/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/09/une2353.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Hollande va-t-en-guerre... les pieds dans le tapis

Après l'annonce d'une attaque aux armes chimiques le 21 août dernier en Syrie, plusieurs gouvernements de puissances impérialistes, dont la France, avaient annoncé leur intention d'intervenir en Syrie pour « punir » Bachar el-Assad. Depuis, la Grande-Bretagne s'est rétractée et Obama a préféré consulter le congrès américain plutôt que de devoir assumer seul une intervention militaire. Hollande se retrouve donc dans une situation critique, alors qu'il se préparait à endosser les habits d'un chef de guerre espérant les applaudissements de la population. Mais derrière les discours sur le sort des enfants syriens se cachent des considérations qui n'ont strictement rien à voir avec les intérêts de la population de ce pays.

En moins d'un an, c'est la deuxième fois qu'Hollande se montre prêt jouer les va-t-en-guerre, après l'opération militaire menée par l'armée française au Mali en début d'année. En agissant ainsi, il n'invente rien et se montre le digne successeur d'un Sarkozy se glorifiant en son temps d'avoir bombardé la Libye, population comprise. Ce genre d'intervention militaire a, de plus, l'intérêt de pouvoir détourner l'opinion des questions de politique intérieure.

Et puis les politiciens français se sentent toujours pousser des ailes, lorsqu'il s'agit de renouer avec les sales méthodes de l'impérialisme français au Proche-Orient.

La Syrie et le Liban ont été mis sous la domination française après la Première Guerre mondiale. Les grandes puissances de l'époque, France et Grande-Bretagne principalement, s'étaient partagé les dépouilles de l'Empire ottoman.

Puis entre 1920 et 1946, la France tenta d'imposer sa domination coloniale sur la région, commençant par la découper en deux pays - le Liban, créé de toutes pièces, et la Syrie, utilisant au maximum les différences religieuses ou ethniques. Pendant ces quelque vingt-six ans, la France dut affronter les nombreuses révoltes que faisait naître sa colonisation.

En 1925, éclata en Syrie une révolte qui dura deux ans. Mise en échec sur le terrain, l'armée française bombarda des zones entières, y compris les quartiers populaires de Damas. Et pour « punir » la population de Damas, les autorités exigèrent une amende de 100 000 livres-or payables en trois jours. Faute de quoi les bombardements reprirent !

En 1936, l'administration française fut bien obligée de céder face à une grève générale de cinquante jours et d'accepter l'ouverture de négociations sur l'indépendance... qui n'arriva que dix ans plus tard.

Chassée par les révoltes de la population puis par la concurrence de l'impérialisme américain largement plus puissant, la bourgeoisie française n'en garde pas moins le sentiment que le Proche-Orient constitue un territoire sur lequel elle a un droit de regard.

Las ! Les hésitations d'Obama mettent à mal les calculs de Hollande et lui font se prendre les pieds dans le tapis !

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