Les armes chimiques... et les autres04/09/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/09/une2353.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Les armes chimiques... et les autres

Les vidéos amateurs mises en ligne par les services de renseignement français visant à prouver que le régime syrien a livré le 21 août une attaque chimique dans la banlieue Est de Damas sont effroyables. Et, selon une note d'accompagnement, cette attaque aurait fait « au moins 281 morts ».

Le ministère de la Défense qualifie cette attaque de « massive », ayant un « objectif tactique de reconquête du terrain », contrairement à de précédentes attaques utilisant de « petites charges chimiques » perpétrées depuis début avril, avec un « objectif de terreur ».

Déployée pour soutenir les prises de position interventionnistes de Hollande et du gouvernement, cette campagne argumentaire pose, en creux, la question suivante : les « lois de la guerre », considérées comme admissibles par les grandes puissances mais bafouées par Assad, seraient-elles plus douces envers les populations éprouvées ?

Les 110 000 morts au minimum - dont 40 000 civils - recensés par l'Observatoire syrien des droits de l'homme, proche de l'opposition au régime d'Assad, suscitent-ils moins de douleur parmi leurs proches ? Les missiles et les bombes qui firent exploser leurs chairs sont-ils moins chimiques, plus « conventionnels », en un mot plus propres ?

Encore une fois, les dirigeants occidentaux s'indignent sur ce qui les arrange et quand cela les arrange. Et ajouter la guerre extérieure à la guerre d'Assad et aux exactions de certains groupes d'opposants, n'aboutirait qu'à infliger aux 20 millions de Syriens de nouvelles souffrances, y compris celles que provoquerait l'embrasement possible de toute la région.

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