PSA – Aulnay-sous-Bois : La direction continue ses mensonges04/09/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/09/une2353.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

PSA – Aulnay-sous-Bois : La direction continue ses mensonges

Vendredi 30 août, la direction annonçait, en réunion de comité d'entreprise, la fin de la production de véhicules C3 à l'usine d'Aulnay pour fin octobre. Pour les travailleurs de l'usine, cela n'a pas été une surprise. En effet, pratiquement aucune voiture ne sort plus des chaînes de montage depuis le 16 janvier, date de début de la grève, qui a duré quatre mois. Et depuis la fin de la grève, la direction n'a jamais vraiment voulu remettre en route l'usine.

Pourtant, le 12 juillet 2012, quand Philippe Varin, PDG de PSA, avait annoncé officiellement la fermeture de l'usine, il s'était engagé à maintenir la production jusqu'en 2014. Aujourd'hui, pour piétiner son engagement, la direction invoque le manque de travailleurs pour assurer sa production. C'était quand même couru d'avance ! À partir du moment où des travailleurs quittent le groupe ou partent en reclassement, il était nécessaire pour la direction d'embaucher des intérimaires. Même là-dessus, elle n'a pas tenu ses engagements.

Mais l'annonce de l'arrêt de la production en octobre 2013 ne change rien à la date de fermeture de l'usine. La direction a toujours parlé de 2014, sans d'ailleurs donner la date précise. D'ici là, les travailleurs ne savent pas ce qu'elle compte faire. En revanche, ils savent que, sur la question de leur reclassement, contrairement aux déclarations rassurantes faites par la direction à la presse, c'est une véritable catastrophe.

En juillet 2012, la direction avait parlé pour les 3 000 CDI d'Aulnay, de 1 500 reclassements en interne, essentiellement à Poissy, et de 1 500 emplois qui devaient sortir de terre à Aulnay au titre de la fameuse « réindustrialisation » du site.

Au bout d'un an, le bilan est lamentable : seulement 568 travailleurs ont pour l'instant trouvé une mutation dans les autres usines du groupe, dont seulement 275 à Poissy. Le principal obstacle vient des conditions financières scandaleuses offertes par la direction.

600 travailleurs ont quitté le groupe, soit en trouvant un emploi par eux-mêmes soit en prenant le congé de reclassement avec l'espoir de trouver un emploi. Alors que 300 emplois à la SNCF, la RATP et ADP sont prétendument réservés aux salariés d'Aulnay, seuls vingt salariés ont trouvé, aujourd'hui, un reclassement dans ces entreprises. Au bout de la série de tests, examens et entretiens en tout genre, ceux qui postulent sont généralement refusés.

Comme on pouvait s'y attendre, les 1 500 emplois qui devaient surgir soudainement de terre n'existent toujours pas et n'existeront sans doute jamais. Quant à la prétendue réindustrialisation, seule l'entreprise ID Logistic semble prévoir de s'installer à Aulnay, avec 500 emplois de manutentionnaires, payés au smic. Mais beaucoup d'ouvriers de PSA sont tout simplement rejetés par ID Logistic. Ayant plus de 50 ans, ils ne sont pas considérés comme suffisamment en bonne santé pour être rentables.

Et c'est bien la situation des 500 salariés de plus de 55 ans qui est la plus préoccupante. Du fait de la faiblesse du congé senior (36 mois avant l'âge du départ en retraite avec 166 trimestres), seulement 78 salariés ont pu aujourd'hui en bénéficier. La très grande majorité des 500 travailleurs de plus de 55 ans n'y auront pas droit. Ils risquent donc d'atterrir au Pôle emploi avant de finir au RSA.

En cette rentrée, il resterait ainsi 1 500 salariés à l'effectif de l'usine, dont plus de 500 refusent de se prêter au jeu de la cellule de reclassement. Ils estiment à juste titre que c'est à PSA de leur trouver un emploi et pas à eux de courir après.

Partager