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- Lutte ouvrière n°2353
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Leur société
La CFDT, fière de sa retraite
« Nous sommes fiers d'avoir pesé pour que la réforme ne coûte pas trop cher aux salariés » a déclaré la direction du syndicat CFDT, par la bouche de son nouveau secrétaire Laurent Berger. Pas trop cher, 43 années de cotisations pour avoir droit à une retraite entière ! Berger se moque des travailleurs.
Mais pour tenter de dissimuler sa complicité avec le patronat et le gouvernement, il leur adresse deux demandes respectueuses.
La réforme prévoit de geler pendant six mois la revalorisation des pensions, d'où un manque à gagner pour les 15 millions de retraités. Aussi demande-t-il que cette amputation de revenu ne s'applique pas aux pensionnés qui sont au-dessous du seuil de pauvreté de 970 euros par mois. Mais Touraine, ministre des Affaires sociales, avant lui, avait déjà fait preuve de compassion en annonçant que le minimum vieillesse ne serait pas concerné.
La CFDT demande aussi, toujours poliment, que la hausse de 0,15 % de la cotisation vieillesse programmée sur la paie des salariés, soit prise en charge par le patronat. Puisque le gouvernement s'est engagé auprès du Medef à compenser la part patronale de 0,15 % et même au-delà, il peut donc compenser 0,30 %, dit-elle. Car ces hausses de cotisations seront compensées pour les patrons par une baisse des cotisations d'allocations familiales, qui sera elle-même compensée par une augmentation de la CSG.
Au final, l'augmentation de la CSG, impôt injuste frappant essentiellement les salariés, les retraités et les chômeurs, abaissera le pouvoir d'achat de toute la population de façon à baisser ce que les patrons appellent leurs « charges ». La CFDT prétend vouloir faire payer le patronat, mais ce sont les travailleurs qui paieront, dans tous les cas, avec sa complicité active.