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- Lutte ouvrière n°2353
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Honeywell – Condé-sur-Noireau (Calvados) : Le gouvernement laisse les empoisonneurs impunis
En marge d'un déplacement à Caen, le ministre du Travail Michel Sapin a annoncé que le gouvernement n'allongerait que de trois ans le classement en site amianté de l'usine Honeywell de Condé-sur-Noireau. Jusqu'à présent, seuls les salariés ayant travaillé jusqu'en 1997, date de l'interdiction de l'amiante en France, pouvaient espérer bénéficier des mesures liées à la reconnaissance de leur exposition à l'amiante. Or l'usine a fermé ses portes le 30 juin dernier, et elle employait encore 323 personnes.
Les trois années de plus octroyées par le gouvernement ne représentent qu'une concession dérisoire. Si la mesure concerne officiellement 500 salariés (le nombre de salariés que l'usine comptait entre 1997 et 2000), elle ne touchera au maximum que 70 des 323 travailleurs qui ont perdu leur emploi en juin dernier, car près de 250 sont arrivés sur le site après le 1er janvier 2000. Or l'usine de Condé-sur-Noireau, qui fut Ferodo-Valeo avant d'être Honeywell, a été un site contenant de l'amiante bien au-delà de 1997. Lorsqu'en 2004 et 2006 des désamiantages ont été menés, des dizaines de tonnes d'amiante ont été évacuées.
Les membres du collectif des « ex-Honeywell », qui réclament la prolongation jusqu'en 2013 du classement du site, sont en colère. Car, comme l'a déclaré un militant syndical : « Pour nous c'est nul. Ils ont passé autant de temps pour une mesurette. C'est encore Honeywell qui a gagné. »
Dans cette vallée de la Vère surnommée la « vallée de la mort », l'amiante a fait des ravages pendant presque un siècle. Et selon l'Andeva (l'Association nationale de défense des victimes de l'amiante), la seule usine Ferodo-Valeo devenue Honeywell aurait au total causé la mort d'au moins 1 300 personnes.