Contrôle des entreprises et répression des fraudes : L'État aux abonnés absents27/02/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/03/une2326.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Contrôle des entreprises et répression des fraudes : L'État aux abonnés absents

L'affaire de la viande de cheval montre une fois de plus le peu de moyens mis en oeuvre pour contrôler les agissements des entreprises capitalistes.

Il existe bien une DGCCRF - direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes - mais ses prérogatives sont quasiment mission impossible : elle devrait contrôler pêle-mêle la salubrité des produits alimentaires, la sécurité des jouets, l'évolution des prix des produits de grande consommation, la régularité des soldes, l'exactitude des instruments de mesure.

Ainsi, c'est cette direction qui est chargée de vérifier s'il n'y a pas de l'eau dans le lait, si les opérateurs de télécommunications ou les fournisseurs d'énergie proposent des contrats valables, de veiller au grain dans l'e-commerce, etc. En gros, elle devrait protéger les consommateurs contre tous les méfaits des industriels et des commerçants, qu'il s'agisse du respect de la sécurité ou de la prévention des arnaques.

Face à l'ampleur de la tâche, les moyens sont ridicules. Les salariés de cette agence de contrôle ne sont que 3 000, dont plus de 600 dans l'administration centrale, soit en moyenne moins de 25 par département. Benoît Hamon, le ministre de tutelle, s'est vanté que le nombre d'agents n'ait pas baissé cette année. Mais il n'y a, par exemple, que dix contrôleurs dans le département de l'Aude, celui de l'entreprise Spanghero, et il n'est aucunement question d'embaucher. Les contrôleurs en sont réduits à répondre aux campagnes nationales initiées par le ministère, comme la chasse aux petits restaurateurs ambulants pendant la période des vacances.

Les syndicats comme les associations de consommateurs protestent depuis des années contre la diminution constante des effectifs, plus de 800 suppressions de postes en dix ans, qui ne permet plus de faire quoi que ce soit de sérieux.

Ces coupes dans les effectifs ne sont pas isolées : tous les services de contrôle de l'État voient leurs effectifs s'effondrer. C'est vrai pour le contrôle des risques industriels comme à l'inspection du travail.

Il paraît qu'il ne faut pas décourager l'esprit d'entreprise des patrons inventifs. De ce côté-là, il n'y a pas de risques : ils peuvent faire ce qu'ils veulent, comme le montrent des exemples récents.

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