À l'usine PSA de Saint-Ouen comme dans les autres, l'annonce du blocage des salaires pour 2013 n'est pas passée. Dans l'équipe de nuit, déjà, les réunions d'équipe en début de poste, mardi 19 février, avaient été bien perturbées par les ouvriers. Les chefs n'avaient pas le dernier mot. Dans l'équipe du matin, le lendemain, cela a été la même chose, beaucoup d'ouvriers intervenant pour exprimer leur exaspération. Dans la foulée, une réunion a été appelée au pied levé pour 11 heures, à la pause.

Une soixantaine de travailleurs se sont retrouvés à la cafétéria principale et une trentaine sont allés chauffer les oreilles de la direction dans ses bureaux. « On n'a pas de marge de manoeuvre », a répondu le responsable de ressources humaines (RSH). Pas de marge de manoeuvre pour les augmentations, mais il y en a pour payer une société de vigiles qui est mobilisée jour et nuit pour alerter si des grévistes d'Aulnay arrivent...

Le lendemain, une grosse panne bloquant le convoyeur des chutes de tôle des presses a fait arrêter l'atelier des Presses pendant deux heures. Les chefs ont cherché des volontaires pour prendre la pelle et le balai. La réponse des ouvriers a été unanime : « Zéro % d'augmentation, zéro volontaire. » Les chefs, les contremaîtres, le chef d'atelier ont dû prendre eux-mêmes le balai et la pelle. Certains ouvriers sont allés les regarder travailler : enfin un spectacle reposant !