Deux mois après les médecins urgentistes de l'hôpital de Thonon (Haute-Savoie), ceux du CHU de Grenoble, fin janvier, ont à leur tour menacé de démissionner. Pour les mêmes raisons : manque d'effectif, saturation du service, très grande difficulté pour muter les patients dans les services d'hospitalisation par manque de place. Ils dénoncent la vétusté des locaux et l'indignité de l'accueil des malades, qui attendent de très nombreuses heures et, une fois admis, se retrouvent sur des brancards dans les couloirs au vu de tous.

En 2009 déjà, le personnel de ces mêmes Urgences avait fait grève, toutes catégories confondues. Rien n'a changé en quatre ans, si ce n'est une dégradation encore plus importante des conditions d'accueil des patients et de travail du personnel de tout l'hôpital : Un « plan d'économies et de retour à l'équilibre financier » est en vigueur au CHU depuis 2011, qui se traduit par des suppressions de postes, un plan de départs volontaires, la suppression de lits, des économies dans tous les secteurs.

Devant la détermination des urgentistes, qui n'ont pas accepté les promesses trop vagues de la direction, celle-ci a dû finir par céder, et mercredi 20 février elle acceptait ce que les urgentistes demandent, notamment l'embauche de huit médecins supplémentaires, permettant entre autres la présence d'un médecin de plus la nuit aux Urgences, la mise en place d'une équipe spécialement chargée de placer les patients dans les services, et la rénovation des locaux.

Ce qui pour la direction était jusque-là impossible l'est ainsi devenu !