Russie : Halte à la répression politique !27/02/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/03/une2326.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Russie : Halte à la répression politique !

Hollande vient de se rendre à Moscou les 27-28 février pour y rencontrer Poutine, et tenter de décrocher de nouveaux contrats pour les grands groupes français opérant dans le pays. Mais pendant qu'Hollande et Poutine discutent affaires, la répression continue et s'intensifie. Ainsi, ce 28 février, s'ouvre le procès de dizaines de personnes, détenues sans jugement depuis bientôt dix mois pour le seul fait d'avoir manifesté, contre Poutine il est vrai. Accusés de « troubles massifs à l'ordre public », sinon de « complot antigouvernemental », ces prisonniers politiques risquent huit ans d'emprisonnement.

Ils sont actuellement dix-neuf en prison, que la police avait arrêtés le 6 mai dernier, ou juste après la dernière grande manifestation anti-Poutine à Moscou, le simple « témoignage » d'un policier ayant suffi à les inculper de « participation à une manifestation interdite ». Et peu importe que celle du 6 mai à Moscou n'ait d'abord pas été interdite : les autorités, qui font la loi, l'interprètent et la piétinent au gré de leurs besoins.

La liste de ces accusés en prison, souvent jeunes et dont beaucoup revendiquent leur appartenance à l'extrême gauche, n'a cessé de s'allonger. À cette vingtaine de détenus s'ajoutent une dizaine de leurs camarades, également inculpés, qui ont dû fuir à l'étranger pour échapper à la répression. Ce refuge est bien précaire quand même des gouvernements dits démocratiques leur refusent le droit à l'asile politique. Ainsi le 17 janvier, Aleksandr Dolmatov a mis fin à ses jours dans le centre de rétention de Rotterdam d'où on menaçait de le renvoyer en Russie. De même, les services spéciaux russes ont pu aller enlever en Ukraine, où il s'était réfugié, Leonid Razvojaev, coordinateur de Levyi Front (Front de gauche), le faire passer en Russie après l'avoir drogué, pour lui faire signer des « aveux » sous la menace de torture, ce qu'il a finalement réussi à dénoncer publiquement.

Depuis des mois, le pouvoir russe n'a reculé devant rien pour casser la contestation qui le défiait dans la rue. Arrestations arbitraires ; mise en résidence surveillée de militants ; intimidation policière de militants ouvriers ; descentes dans des locaux syndicaux ; détenus dont la santé et même la vie sont menacés faute de soins ; harcèlement judiciaire de sympathisants en vue du mouvement contestataire ; diffusion à la télévision d'un « reportage » de la STB (police politique) présentant l'extrême gauche comme manipulée par l'étranger ; perquisitions de domiciles en l'absence de leurs occupants ; mise à sac de logements de militants ; détenus privés de contacts avec leur famille et leur avocat ; carte blanche donnée à une Commission d'enquête n'ayant de comptes à rendre à aucune instance policière, judiciaire ou gouvernementale, sauf à Poutine en personne...

Face à cette campagne du régime visant à « briser la volonté de s'engager dans la lutte politique » que dénonce l'appel de trois organisations russes - RSD (Mouvement socialiste de Russie), Levyi Front (Front de gauche) et Avtonomnoe Deïstvie (Action autonome) - Lutte Ouvrière affirme sa totale solidarité avec les manifestants et militants emprisonnés, accusés ou exilés.

Des militants et sympathisants de Lutte Ouvrière seront donc présents avec Arlette Laguiller, aux côtés d'autres organisations, parmi lesquelles notamment le NPA, au rassemblement organisé

Contre la répression en Russie, Vendredi 1er mars à 18 h 30, face à l'ambassade de Russie, square C. Debussy - 40 bd Lannes, 75016 Paris

Métros Porte Dauphine, Rue de La Pompe et RER C avenue Henri-Martin

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