Renault Sovab -- Batilly (Meurthe-et-Moselle) : La compétitivité ne passe plus30/01/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/02/une2322.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Renault Sovab -- Batilly (Meurthe-et-Moselle) : La compétitivité ne passe plus

À la Sovab, un premier débrayage le mercredi 23 janvier -- appelé par la CGT, rejointe par Sud et la CFTC -- avait dépassé toutes les espérances avec presque 600 grévistes sur 2 500 salariés tout compris. Mardi 29, le débrayage était encore plus nombreux, la production sérieusement diminuée. Et ce coup-ci FO et CFDT s'étaient joints au mouvement.

Si au début les travailleurs de l'usine de Batilly se sentaient peut-être un peu moins concernés par certaines mesures du « pacte de compétitivité » que Renault veut imposer, les choses sont en train de changer. En effet, la mobilité obligatoire entre établissements situés à une heure trente de trajet ne concerne pour l'instant pas le site de Batilly situé à 250 km du plus proche site Renault, celui de Maubeuge. Par ailleurs, il y a eu moins de chômage partiel que dans d'autres sites.

Mais comme partout, les conditions de travail se sont considérablement dégradées ces dernières années du fait des suppressions incessantes de postes au nom de la sacro-sainte performance.

Rien que l'an passé, quarante postes ont été supprimés au Montage. Et avec le compactage des ateliers en cours actuellement la dégradation s'accélère.

Toujours plus vite et avec moins de personnel, les postes de travail deviennent infernaux. Tout récemment des travailleurs ont refusé les nouveaux postes de travail impossibles à tenir après compactage.

Et côté salaire, ce n'est pas mieux puisque les pertes sont équivalentes à deux mois de salaire par an du fait des primes d'intéressement qui sont devenues ridicules.

Plus de travail avec moins de revenu, l'annonce de Renault de ne pas donner d'augmentation de salaire cette année a été prise comme une provocation, comme celle des 8 260 suppressions de postes sur le groupe, qui promettaient encore plus de charge de travail, ainsi que le chantage à la fermeture de deux sites.

Les travailleurs ont de plus été encouragés par l'exemple des autres usines du groupe Renault où la grève de plusieurs milliers de salariés a témoigné de leur refus total de tout « accord compétitivité ». Autant de raisons de montrer leur refus de continuer sur le chemin d'une régression sociale qui va s'accélérant.

Le débrayage du 23 était un début. Car tout le monde a bien conscience qu'une attaque en règle est en cours de la part du patronat.

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