Bases militaires : L'Afrique sous haute surveillance30/01/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/02/une2322.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Bases militaires : L'Afrique sous haute surveillance

Ses anciennes colonies d'Afrique ont acquis leur indépendance il y a une cinquantaine d'années, mais la France n'en maintient pas moins une présence militaire dans plusieurs États du continent. Elle compte déjà trois bases permanentes, avec 900 hommes au Gabon, 350 au Sénégal, 1 400 à Djibouti, auxquelles s'ajoutent les troupes stationnées à la Réunion et à Mayotte, prêtes à intervenir à tout moment en Afrique.

Des forces militaires sont en outre présentes au Tchad avec actuellement 950 hommes, en Côte d'Ivoire (450) et en République centrafricaine (600), dans le cadre de diverses opérations baptisées Épervier, Licorne ou Boali. De plus, on l'a appris au début de la présente intervention au Mali, si la France n'a pas de base militaire au Burkina-Faso, cela ne l'a pas empêchée d'y envoyer deux hélicoptères en pièces détachées, par discrétion, qui ont ensuite été assemblés dans le pays.

Officiellement, selon le ministère de la Défense, la présence de militaires en Afrique vise au « maintien de la paix », au soutien des forces de l'ONU afin d'assurer la « stabilité » des gouvernements en place, et à la « protection des ressortissants français ».

Dans la réalité, comme Hollande l'a dit fin décembre à propos de la mission française en Centrafrique, il s'agit aussi, et on peut même dire surtout, de « protéger les intérêts français », ceux d'Areva, de Total, de Bolloré, etc. Quant à assurer la stabilité du pays, les interventions françaises ont eu pour but de soutenir le gouvernement ayant leur faveur à un moment donné, comme ils l'ont fait par exemple en Côte d'Ivoire en prenant parti pour Alassane Ouattara, le président élu fin 2010, contre l'ancien protégé de la France Laurent Gbagbo qui ne voulait pas céder la place.

Les peuples d'Afrique, eux, n'ont rien gagné aux interventions françaises. Lors de crises du pouvoir, où on a vu chaque camp dresser une partie de la population contre une autre, attisant les oppositions entre les différentes ethnies ou religions, les troupes françaises présentes sur place n'ont pas empêché les massacres de se perpétrer, quand elles n'en ont pas été complices comme au Rwanda en 1994. Promu gendarme d'une grande partie de l'Afrique, l'impérialisme français est là pour veiller sur le système d'États et de gouvernements qu'il a mis en place et sur la bonne marche de l'exploitation des ressources et des peuples, pas pour protéger la vie des populations.

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