L'exemple de Continental : Les profits d'aujourd'hui sont les licenciements de demain30/01/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/02/une2322.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

L'exemple de Continental : Les profits d'aujourd'hui sont les licenciements de demain

Pour justifier les sacrifices de toute nature qu'ils veulent imposer aux travailleurs, les porte-parole des patrons, Hollande, son gouvernement et les politiciens de tout bord rabâchent que les gains de productivité, la bonne santé des entreprises, les profits sont la condition indispensable pour améliorer le sort des salariés... dans le futur. Mais ce sont des mensonges. La course au profit, dans le cadre de la crise actuelle, ne peut qu'engendrer toujours plus de sacrifices pour les travailleurs.

L'exemple du groupe Continental, un des géants mondiaux de l'industrie, est là pour l'attester. Ce groupe, qui compte aujourd'hui 164 000 salariés, s'était servi de la récession de 2009 pour justifier la fermeture de deux usines, une en Allemagne et une France, à Clairoix. Ces licenciements avaient pour but de redonner confiance aux milieux financiers, en vue de faire remonter le cours de l'action qui était au plus bas. Voilà à quoi a servi le sacrifice de 2 000 emplois directs et de plusieurs milliers d'emplois indirects.

Les années suivantes, le groupe Continental a annoncé des bénéfices records. Ils ont été en augmentation en 2010, 2011 et 2012, et leur montant total risque de dépasser les six milliards d'euros. Il est classé aujourd'hui parmi les quatre entreprises les plus profitables d'Allemagne. Le taux de rentabilité de sa division pneumatiques atteint 17 %, ce qui représente un record mondial dans le domaine industriel. En conséquence de tout cela, le cours de l'action a été multiplié par huit en trois ans.

Ces profits, non seulement les travailleurs n'en ont pas profité, mais ils ont dû subir attaques sur attaques. À l'usine de Sarreguemines, rassemblant 1 700 personnes et qui a récupéré les trois quarts de la production qui était faite à l'usine de Clairoix, la direction a imposé une baisse des salaires que seule une grève spontanée de plusieurs centaines de salariés a limitée. Les salaires des nouveaux embauchés ont été réduits de plus de 20 %. Plus les bénéfices augmentaient, plus les primes, qui peuvent représenter 40 % du salaire, ont été réduites. Dans la division « automotive », le groupe, en France comme en Allemagne, a essayé d'imposer une baisse des salaires et une remise en cause des droits des salariés.

Maintenant, alors que tout le monde s'extasie sur la bonne santé et les profits historiques du groupe, l'avenir même de l'usine de Sarreguemines vient d'être mis en question par l'un de ses dirigeants. Pendant qu'on sable le champagne à la Bourse, on prépare de nouvelles attaques contre les travailleurs.

Le groupe Continental a donc augmenté sa rentabilité, augmenté ses profits, entre autres en supprimant des milliers d'emplois. Mais ce n'est pas pour maintenant créer de nouveaux emplois : c'est pour tenter d'en supprimer d'autres. Tous les prêches sur nécessité de restaurer la compétitivité pour créer des emplois ne sont qu'un cynique jeu de dupes.

Partager