LU -- Cestas (Gironde) : Débrayages pour les salaires -- Les travailleurs en ont assez des miettes30/01/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/02/une2322.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

LU -- Cestas (Gironde) : Débrayages pour les salaires -- Les travailleurs en ont assez des miettes

Depuis lundi 21 janvier, la quasi-totalité des travailleurs en production et en conditionnement de LU Cestas ont débrayé deux heures le matin et deux heures l'après-midi, suivant leur équipe. Ils se battent pour les salaires.

L'usine LU de Cestas, rachetée par le trust Kraft Foods, produit entre autres les biscuits Mikado, Petit écolier, Pépito, Granola. Il y a dans l'usine, avec les intérimaires, entre 500 et 600 travailleurs en 3 x 8 et le week-end, pour faire tourner les lignes de gâteaux 24 heures sur 24. Pas de répit pour produire des profits...

Fin 2012, après avoir vanté auprès des salariés la santé exceptionnelle des profits, la direction de Kraft Foods France a proposé une augmentation de salaire dérisoire de 1,1 %, soit 0,5 % en mars et 0,6 % en octobre. Ce 1,1 % ne couvre même pas l'augmentation réelle des prix ! On comprend que cette proposition soit ressentie comme une provocation par les travailleurs, qui exigent au moins 3,5 % de revalorisation des salaires. Ils contestent également la nouvelle grille de qualification, qui déqualifie les postes et réduit les possibilités d'évolution salariale. Et il s'ajoute à tout cela la volonté de faire payer aux employés une partie du forfait social, alors qu'il s'agit d'une contribution exclusivement patronale.

Depuis le 21 janvier, les débrayages sont donc massifs et touchent près de 100 % des ouvriers, tant à la production qu'au conditionnement. De l'avis des anciens, c'est la plus grande mobilisation depuis douze ans. Ce mouvement a pris de court la direction, qui a tenté de diviser les travailleurs en proposant une réunion pendant les heures de débrayage : ils n'ont pas été dupes et la réunion a été annulée faute de participants. La direction a essayé aussi de casser les débrayages en faisant remplacer illégalement les grévistes par des intérimaires, dont certains n'avaient même pas signé de contrat de travail. Quoi qu'il en soit, la production n'est pas sortie tant les débrayages sont massifs.

Kraft Foods est un trust mondial dont les profits se chiffrent en milliards. Les dividendes versés aux actionnaires l'an dernier auraient permis de doubler le salaire annuel des 110 000 employés du groupe. Au lieu de cela, celui-ci a licencié un grand nombre d'intérimaires tout en augmentant les cadences. Il en est de même dans toutes les usines du groupe, qui elles aussi débrayent à leur tour pour les mêmes raisons. En paralysant tous ensemble la production des profits, les travailleurs ont les moyens de faire plier la direction.

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