PSA -- Aulnay-sous-Bois : La grève continue30/01/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/02/une2322.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

PSA -- Aulnay-sous-Bois : La grève continue

Du vendredi 18 janvier après-midi au vendredi 25, la direction de PSA a fermé l'usine d'Aulnay pour disperser les travailleurs et essayer d'affaiblir la grève. Mais le coup a complètement raté. Durant toute la semaine, les grévistes se sont réunis chaque jour à la Bourse du travail d'Aulnay. D'action réussie en action réussie, ils ont tenu bon et se sont renforcés.

Une grève active et déterminée

L'organisation des grévistes a fait des progrès. Ils ont pris toutes les décisions ensemble, en assemblées générales. Certains ont pris en charge les repas pour plus de deux cents personnes tous les jours. D'autres ont organisé le comptage des cartes de grève et chaque jour, le pointage des grévistes a été précis. Des groupes de travailleurs sont allés démarcher les mairies pour interpeller les élus et solliciter un soutien financier. Et surtout, les discussions communes sur les actions à mener ont renforcé les liens, la confiance mutuelle et la détermination de chacun. On se sent forcément plus fort quand on est aussi soudés.

La réussite de la visite à Renault Flins, avec l'accueil fraternel des ouvriers de l'usine, le mercredi 23, a été ressentie avec fierté et comme un moment fort. Elle a permis de montrer qu'il est possible de faire cause commune et de s'allier contre un patronat qui, d'une entreprise à l'autre, mène une même offensive. C'est aussi montrer la voie vers la lutte de plus grande envergure qui sera nécessaire pour mettre un coup d'arrêt aux attaques contre les travailleurs.

À chacune des collectes qui ont été organisées aux péages d'autoroute, à la gare du Nord ou aux entreprises, les travailleurs d'Aulnay ont pu mesurer la popularité de leur grève. Une popularité que redoutent la direction et, au-delà, les patrons et le gouvernement.

La campagne d'insultes et de calomnies de la direction

De son côté, la direction de PSA n'a pas lésiné sur les moyens pour tenter d'intimider les grévistes. Ayant fermé l'usine, elle a fait appel en toute illégalité à des vigiles de sociétés extérieures pour en garder l'entrée, et elle a orchestré une campagne de calomnies relayée par une bonne partie de la presse, contre les grévistes faussement accusés de dégradations à l'intérieur de l'usine.

Cela n'entamant pas la détermination des grévistes, la direction est montée d'un cran en faisant convoquer six militants de la grève à la Sûreté territoriale, à Bobigny. La direction tente de faire passer l'ensemble des grévistes pour des voyous, des casseurs, voire des terroristes tandis que le gouvernement se montre complice des licencieurs.

La direction de PSA mise en échec par le redémarrage de la grève

Lundi 28 janvier, la direction a donc rouvert l'usine et tenté de faire reprendre le travail, après avoir fait pression tout le week-end sur les travailleurs pour qu'ils prennent leur poste. Elle avait disposé une centaine de vigiles aux portes et 200 cadres étaient venus d'autres usines, organisés en groupes d'intervention. Le tout visait à impressionner et à intimider ceux qui voulaient rejoindre la grève.

200 travailleurs se sont retrouvés devant les portes dès 6 heures du matin. En un rien de temps, ils ont été rejoints par des nouveaux. L'usine de nouveau arrêtée, la production n'a pu être effectuée faute de bras, les cadres étant incapables de remplacer les grévistes.

Du coup, la direction est passée d'une campagne d'intimidation à une campagne de répression en annonçant des procédures de licenciement avec mise à pied conservatoire avec effet immédiat contre quatre des six militants convoqués par la Police. La direction veut s'en prendre à ces militants pour essayer de démoraliser les grévistes et intimider l'ensemble des salariés.

Mardi 29 janvier, la grève a été revotée. Une partie des intérimaires se sont mis en grève eux aussi, quand ils ont appris que la direction ne comptait pas les payer pour la semaine de chômage partiel, furieux de constater qu'elle ne voulait même pas les recevoir.

Ce jour-là, 250 grévistes sont partis manifester à Paris. Ils se sont retrouvés le matin devant le siège de PSA, avec les ex-salariés de PSA Melun licenciés il y a un an, et qui sont aujourd'hui à Pôle emploi. Une réunion dite de négociation se tenait au siège en même temps. Denis Martin, n° 2 du groupe, a laissé voir que la décision de la justice, qui venait de donner tort à PSA, le contrariait particulièrement. En effet, une nouvelle fois, PSA est pris en faute. Après ses mensonges, la direction est accusée de n'avoir pas respecté la procédure pour son plan de licenciements et celui-ci est donc repoussé par la justice. Même si ce n'est qu'un recul provisoire, c'est un nouveau camouflet pour PSA.

Dans l'après-midi, les grévistes d'Aulnay ont participé aux différentes manifestations organisées par les travailleurs de Sanofi, Virgin, Goodyear, Candia, eux aussi menacés de licenciements.

La direction de PSA a échoué à briser la grève et celle-ci s'est renforcée. L'enjeu pour les grévistes est de convaincre, de gagner un nombre bien plus important de salariés à rejoindre la lutte tout en multipliant les actions à l'extérieur.

Malgré les coups de la direction, leur détermination reste intacte.

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