Reconstitution de la prise d'otages du Ponant : La justice dans les pas de l'armée22/07/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/07/une2190.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Reconstitution de la prise d'otages du Ponant : La justice dans les pas de l'armée

Samedi 17 juillet, la justice organisait, à Nice, une reconstitution de la prise d'otages des membres d'équipage du voilier de luxe le Ponant qui s'était produite en avril 2008 au large de la Somalie. Cette prise d'otage avait duré un peu plus d'une semaine et s'était soldée par leur libération en échange d'une rançon. L'armée française avait mobilisé plusieurs de ses navires pour réceptionner les otages. À travers une opération héliportée dans le désert somalien, elle avait ensuite capturé six présumés pirates. L'opération coûta la vie à trois autres Somaliens. Quant aux six Somaliens capturés, ils furent transférés et incarcérés en France. Ce sont leurs avocats qui ont réclamé la reconstitution de la prise d'otages.

Mais ils ont quitté cette reconstitution avant qu'elle ne se termine pour protester contre ce qu'ils ont appelé « un simulacre », les parties civiles et les Somaliens mis en accusation n'étant même pas autorisés à prendre la parole ou à faire des observations sur cette parodie de reconstitution orchestrée par le juge d'instruction.

Ce n'est pas la première fois que les avocats de ces six Somaliens se heurtent à cette justice. L'an dernier, ils avaient contesté la régularité de ces arrestations sur le territoire somalien lors de l'intervention de l'armée française et celle de leur transfert en France, et avaient demandé l'annulation des procédures en cours. Mais le parquet avait rejeté leur requête, l'arrestation et le transfert constituant des « opérations de défense que la justice n'avait pas à connaître ».

L'armée peut compter sur la bienveillance de la justice française quand la légitimité de ses actions est en cause. Mais au-delà de l'opération militaire, la présence militaire française permanente dans la région, basée à Djibouti, protégée par ses navires de guerre, ses commandos marins, n'a aucune légitimité, si ce n'est celle de défendre les intérêts de l'impérialisme français sur les routes maritimes commerciales de la mer Rouge et du canal de Suez.

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