Expulsion des Roms par le préfet de Seine-Saint-Denis : Une politique odieuse dirigée contre les pauvres22/07/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/07/une2190.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Expulsion des Roms par le préfet de Seine-Saint-Denis : Une politique odieuse dirigée contre les pauvres

Le 6 juillet dernier, Christian Lambert, le préfet de Seine-Saint-Denis tout juste nommé par Nicolas Sarkozy, a ordonné l'expulsion des 150 à 200 Roms d'un camp situé à Saint-Denis, en région parisienne, le camp du Hanul.

Cette expulsion s'est faite de manière musclée, très tôt le matin, comme souvent. À ce jour, ces familles sont toujours sans logement.

Le camp du Hanul existait depuis dix ans, une convention avait même été signée en 2003 avec Patrick Braouezec alors maire PCF de Saint-Denis. L'explication de cette décision préfectorale scandaleuse se trouve bien évidemment dans la politique du gouvernement qui vise à flatter les sentiments anti-Roms qui peuvent exister dans la population, à s'appuyer sur les préjugés racistes et xénophobes. Hortefeux s'était félicité en juin dernier de la destruction de 37 camps sur les 59 existants en Seine-Saint-Denis, principalement des camps de Roms. Et si Christian Lambert, ancien chef du RAID, l'unité d'élite de la police, de 2002 à 2004, ancien patron des CRS, de 2005 à 2007, qui s'était illustré en son temps contre les étudiants qui s'opposaient au CPE, a été choisi à ce poste par Sarkozy en avril dernier, c'est précisément pour diriger de manière musclée ce département populaire de la région parisienne.

Ces Roms, la plupart de nationalité roumaine, sont 2 600 qui vivent dans ce département, dans des bidonvilles. Ils aspirent à s'installer définitivement, mais pour la plupart ne trouvent pas de travail. En effet, bien que citoyens européens depuis le 1er janvier 2007, ils sont victimes non seulement des préjugés qui règnent à leur égard, mais aussi des « mesures transitoires » prises par le gouvernement français qui limitent le libre accès au marché du travail. Ils doivent obtenir de la préfecture une autorisation de travail, mais les conditions posées à l'obtention de cette autorisation la rendent quasi impossible.

Ils en sont réduits à se loger dans des endroits inadaptés et insalubres, situés dans des communes populaires le plus souvent - les riches ne veulent pas de misère à leur fenêtre et s'arrangent pour les éloigner. Cette extrême précarité des logements est parfois la cause de drames comme celui survenu en février 2010 à Orly dans le Val-de-Marne : deux jeunes enfants roms avaient alors péri dans un incendie, provoqué par l'extrême précarité du logement.

Les Roms se trouvent régulièrement expulsés de partout par les autorités - et souvent reconduits à la frontière. Ce gouvernement espère ainsi plaire à l'électorat réactionnaire, en accusant les Roms de tous les maux. Mais ceux qui parmi les travailleurs pourraient l'approuver ne doivent pas se tromper d'ennemis. La guerre contre les Roms que mènent les Lambert, Hortefeux et Sarkozy fait partie de la guerre qu'ils mènent contre les classes populaires.

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