Classement des grandes fortunes : Leur monde et le nôtre22/07/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/07/une2190.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Classement des grandes fortunes : Leur monde et le nôtre

Le patrimoine professionnel des 500 plus grosses fortunes françaises a augmenté de 25 % en un an, apprend-on dans le dernier classement des grandes fortunes réalisé par le magazine Challenges. Cette fortune cumulée serait ainsi passée de 194 à 241 milliards d'euros.

Dans ce classement, on rencontre en bonne position une dénommée Liliane Bettencourt, propriétaire de L'Oréal, et dont la fortune aurait grimpé de 40 % pour atteindre les 17 milliards d'euros. D'autres noms moins connus y figurent et même la devancent. Le plus riche d'entre eux est Bernard Arnault, propriétaire de LVMH, numéro un mondial du luxe. Il est assis sur une fortune estimée à 22,7 milliards d'euros. On peut donc être très riche en vendant des produits de luxe, mais aussi en vendant des armes comme Serge Dassault avec ses 6,8 milliards d'euros.

Ces fortunes proviennent toutes de l'exploitation des travailleurs, souvent sur plusieurs générations comme l'illustre Bettencourt qui a hérité de la fortune de son capitaliste de père. Elles sont d'autant plus élevées que les salaires sont bas comme ceux des salariés d'Auchan, propriété de la famille Mulliez, deuxième dans ce classement, ou que les pressions sur les salariés sont multiples pour augmenter leurs cadences et donc leur productivité comme c'est le cas pour les ouvriers de PSA, propriété de la famille Peugeot, 19e de ce classement. Ces fortunes se bâtissent aussi sur l'exploitation du travail des peuples de pays opprimés, comme les Africains sur le dos desquels Bolloré, 11e dans ce classement, a construit sa richesse. Accroître les fortunes, cela se fait aussi en se débarrassant des travailleurs : plus de mille postes supprimés en un an chez Michelin, 89e dans ce classement. Ces fortunes, enfin, se développent d'autant plus vite lorsque la spéculation joue dans leur sens en faisant monter le cours des actions, comme c'est le cas des actions LVMH qui ont grimpé de 40 % en un an.

Mais les chiffres fournis par le magazine ne représentent en réalité qu'une partie de la fortune des grandes familles bourgeoises de ce pays. Elles possèdent bien d'autres avoirs comme des tableaux de maître, des vignobles de grand cru, des stations de ski ou une île des Seychelles. Et il y a tout ce que le fisc ne connaît pas ou fait mine de ne pas connaître, en particulier tout ce qui est placé dans les nombreux paradis fiscaux dispersés à travers le monde.

Le gouvernement et les médias aux ordres nous serinent qu'il est urgent de combler le déficit des caisses de retraite, le trou de la Sécu, le déficit du budget de l'État : une partie seulement de ces 241 milliards suffirait à les résorber.

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