Le 7 septembre dans la rue, montrons la force et la détermination du monde du travail22/07/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/07/une2190.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Le 7 septembre dans la rue, montrons la force et la détermination du monde du travail

Le débat sur les retraites s'est ouvert à l'Assemblée nationale. Une commission en discute. Mais le véritable débat à l'Assemblée aura lieu le 7 septembre prochain, le jour choisi par les confédérations syndicales pour appeler à une manifestation qui devrait réunir, c'est à souhaiter, un grand nombre de travailleurs.

Parler de débat est un bien grand mot. Car si la majorité de droite et le Parti Socialiste s'opposent sur divers points, ils sont d'accord sur l'essentiel, c'est-à-dire sur la nécessité de faire une réforme. Les uns et les autres nous expliquent que, vu l'augmentation de l'espérance de vie, les caisses de retraites vont se trouver devant un déficit catastrophique. À les entendre, le recul de l'âge légal de départ à la retraite, l'augmentation de la durée des cotisations, l'augmentation du montant de ces cotisations seraient inéluctables. L'une ou l'autre de ces mesures, ou les trois à la fois.

La campagne que mènent conjointement la majorité présidentielle et les dirigeants du Parti Socialiste vise à faire croire que les mesures de fond annoncées seraient dans l'intérêt des salariés. C'est un bluff grossier.

L'augmentation de la longévité n'implique pas qu'il faille modifier en hâte les règles qui régissent aujourd'hui les retraites. Il y avait, il y a quelques années, deux salariés en activité pour financer une retraite. On va vers une situation où il n'y aurait qu'un travailleur en activité pour un retraité. Sauf que ce calcul ne prend pas en compte le fait que, dans les dernières décennies, la productivité du travail a explosé, à un rythme bien plus rapide que l'espérance de vie. Un même « actif » produit bien plus qu'il y a cinquante ans, et même dix ans. Le résultat de son travail pourrait et devrait servir à financer les retraites. Et cela suffirait à rétablir l'équilibre des caisses de retraites. Au lieu de cela, cette augmentation fantastique sert à alimenter les profits des exploiteurs. Contrairement à la propagande assourdissante qu'on nous assène, de l'argent il y en a. Il n'est pas dans les caisses de retraites, mais il est allé exclusivement dans les caisses du patronat. C'est là qu'il faudra aller le chercher.

Le gouvernement est persuadé que ce qu'il ose appeler une réforme, pour laisser croire qu'il s'agirait d'une amélioration, passera sans difficulté. Encore qu'il s'est arrangé pour mettre en place un calendrier incluant les vacances.

Mais au rendez-vous qu'il fixe pour la suite de ce débat, le 7 septembre, il n'y aura pas en face de lui que des parlementaires qui seraient prêts, avec des rectifications à la marge, à entériner le projet gouvernemental. Il y aura, dans la rue, les salariés qui diront leur mot. Des salariés, des travailleurs, des chômeurs qui se savent injustement lésé par une réforme qui se traduira par une baisse dramatique des revenus des retraités des classes populaires. Le poids du monde du travail est bien plus grand que celui des élus. Dans la rue, ils montreront que par des manifestations, mais aussi des grèves et des mouvements sociaux allant grandissants, le monde ouvrier peut faire changer les choix des gouvernants.

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