Fillon en Nouvelle-Calédonie : Les vestiges du colonialisme22/07/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/07/une2190.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Fillon en Nouvelle-Calédonie : Les vestiges du colonialisme

Lors de son passage en Nouvelle-Calédonie, Fillon a fait flotter côte à côte les deux drapeaux, français et indépendantiste kanak. Les commentateurs soulignent que ce serait un pas vers plus d'autonomie et d'autodétermination, voire l'indépendance, pour ce territoire situé aux antipodes, dans la région de l'Australie et de la Nouvelle-Zélande. Si c'est le cas, ce ne serait pas trop tôt.

L'armée française s'était violemment emparée de cette île, en se heurtant à ses habitants kanaks à partir de 1853, créant là-bas un bagne, entre autres pour les Communards de 1871. La « civilisation » française de l'époque a montré alors toute son inhumanité : la tête du chef kanak rebelle a été conservée dans un bocal envoyé à Paris. Quelques décennies plus tard, on exhibait des Kanaks présentés comme de primitifs cannibales lors de l'Exposition coloniale de 1931. Les colons venus d'Europe se sont emparés des meilleures terres. Après la Deuxième Guerre mondiale les énormes ressources de nickel du pays ont beaucoup rapporté aux colonisateurs. Aujourd'hui le nickel rapporte toujours beaucoup, mais il est exploité essentiellement par une puissante société canadienne et les dirigeants de l'État français peuvent estimer que leur présence en Nouvelle-Calédonie est plus coûteuse qu'utile, même si cela mécontente les colons français.

Il reste que le drapeau français a symbolisé pendant des décennies la mainmise coloniale sur les richesses calédoniennes. Il n'a rien à faire là-bas. Pourtant son retrait est encore loin d'être chose faite. Et même ce retrait ne pourra faire oublier les massacres et pillages passés.

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