- Accueil
- Lutte ouvrière n°2190
- Clermont-Ferrand : Grève pour les salaires
Dans les entreprises
Clermont-Ferrand : Grève pour les salaires
Pendant une semaine, les ouvriers de l'entreprise Dumez-Lagorsse ont fait grève et ont occupé des chantiers pour obtenir 100 euros de plus par mois.
Le principal chantier - et c'est d'abord là que la grève a éclaté - est celui du stade de rugby de l'ASM. Ce sont des travaux d'agrandissement aux angles des tribunes dans des conditions pénibles : de 6 heures du matin à 15 heures, avec des températures autour de 35°.
L'entreprise Dumez-Lagorsse est une filiale du groupe Vinci. Elle a de nombreux chantiers sur Clermont, notamment à l'ancienne clinique Marivaux, ou place Henri Dunant ou encore à l'ancien IUFM. Avec celui du stade, on y compte près de deux cents ouvriers et employés.
Leur dernière augmentation de salaire : 0,5 % remonte au début 2009. Récemment, une pétition a circulé entre les chantiers pour demander 5 % d'augmentation. Les délégués CGT, seul syndicat présent, se sont heurtés au refus de la direction. Celle-ci prétend compenser les bas salaires - la plupart des ouvriers étant au smic - en accordant une prime annuelle d'intéressement. Mais cette dernière a subi une forte baisse, tombant de 1 200 euros en moyenne par salarié à 750 euros.
Alors la grève s'est propagée à l'ensemble des chantiers, les militants CGT ayant rapidement convaincu leurs camarades que face au même patron, il fallait lutter ensemble et revendiquer la même chose : au lieu de 5 %, 100 euros pour tous.
Le slogan de Vinci est prometteur : « Les richesses ne valent que parce qu'on les partage ». Eh bien, ce partage, c'est ce que demandaient les grévistes.
La direction ayant enfin accepté d'ouvrir des négociations pour lundi 12 juillet, mais à condition que le travail reprenne, les grévistes ont voté la suspension de la grève pour ce jour-là. Mais en avertissant que si on leur offrait des miettes, ils se remettraient en grève.
C'est ce qui s'est produit.
À l'assemblée générale du lundi après-midi, les délégués sont revenus les mains quasiment vides de leur entrevue avec le directeur régional. La proposition d'une augmentation de 75 euros... par an - alors qu'ils revendiquaient 100 euros par mois - est apparue comme dérisoire et provocatrice.
D'autant que le chantage de la direction n'en finissait pas. Elle voulait bien accepter un autre rendez-vous pour discuter, mais seulement s'il y avait reprise immédiate du travail.
Nullement découragés, les travailleurs ont répondu comme il fallait : la grève a été aussitôt revotée et les chantiers ont été à nouveau occupés.
À la suite de nouvelles négociations, jeudi 15, le travail a finalement repris.
La direction accorde, pour l'année, 75 euros d'intéressement supplémentaire par personne, et pour toutes les catégories. Ainsi qu'une prime mensuelle de 20 euros pour les compagnons et le personnel des bureaux, soit 1,4 % du salaire.
Les journées de grève seront soit récupérées en heures supplémentaires, soit retenues de façon échelonnées : un jour par mois. Enfin la direction accepte de nouvelles discussions sur les salaires en fin d'année.
Certes les grévistes ont conscience de n'avoir pas obtenu toutes leurs revendications. Mais ils ont obligé une direction intransigeante à faire quelques concessions.