Michelin, Adidas et Elf la main dans le sac ?08/04/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/04/une2123.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Michelin, Adidas et Elf la main dans le sac ?

L'affaire de fraude fiscale au Liechtenstein, impliquant une soixantaine de groupes français pour un montant évalué à 1 milliard d'euros, vient de connaître un nouveau rebondissement.

Le parquet de Paris s'apprêterait à ouvrir une enquête pour blanchiment de fraude fiscale visant les sociétés Michelin, Adidas et Elf Trading, aujourd'hui propriété du groupe Total. Dans le collimateur de la justice, il y a plusieurs fondations liées à ces trois groupes, soupçonnés d'avoir utilisé à des fins frauduleuses des comptes bancaires au Liechtenstein.

La révélation de cette affaire, à quelques jours de la réunion du G20, n'est sans doute pas un hasard. Elle tend à faire croire que le gouvernement a décidé de s'en prendre aux utilisateurs des paradis fiscaux.

Selon un ancien directeur du Trésor, on arriverait à une perte de recettes fiscales en France de 15 milliards par an due à la seule évasion fiscale, dont 10 milliards imputables à des multinationales installées dans des paradis fiscaux. Qu'en ces temps difficiles le fisc essaye de renflouer ses caisses en pourchassant quelques fraudeurs, c'est possible. Du côté de Bercy, on laisse d'ailleurs entendre que plusieurs groupes ou personnalités impliqués dans des affaires d'évasion et de fraude fiscale auraient discrètement négocié le paiement de leurs arriérés d'impôt ainsi que les intérêts et pénalités y afférents, sans toutefois que les groupes soient cités. La transparence n'est pas non plus le fort du ministère des Finances.

Mais il faudrait être naïf pour croire que le gouvernement a décidé d'empêcher les grandes entreprises, les banques ou les particuliers très fortunés de transférer des capitaux vers des paradis fiscaux qui leur permettent, très légalement, d'échapper largement à l'impôt et de se livrer à des opérations financières sans risque d'indiscrétion.

Du Liechtenstein à Monaco, en passant par les Bahamas ou les îles anglo-normandes, les paradis fiscaux ont encore de beaux jours devant eux, car leur existence est tout aussi vitale au fonctionnement du capitalisme que le sacro-saint secret des affaires qui régit l'ensemble du système bancaire.

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