Baisse du livret A ? Les petits épargnants pris en otage08/04/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/04/une2123.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Baisse du livret A ? Les petits épargnants pris en otage

« La logique nous amènerait quelque part entre 1 % et 2 % », a déclaré la ministre de l'Économie en annonçant une probable baisse du taux de rémunération du livret A.

Ajusté automatiquement depuis 2003, selon une formule basée sur les taux directeurs de la Banque centrale européenne et sur l'inflation, le taux de rémunération des livrets A est, en principe, révisé deux fois par an, au 1er août et au 1er février. Depuis cette date, le gouvernement a présenté comme un « coup de pouce » le fait de fixer ce taux à 2,5 % et non 2 %, ce qui aurait, paraît-il, dû découler de la formule. Au passage, il a modifié la règle en rendant possibles des modifications intermédiaires, au 1er mai et au 1er novembre, sur proposition de la Banque de France.

C'est ce dont Christine Lagarde menace maintenant les 46 millions d'épargnants des classes populaires. Le plafond du livret A étant limité à 15 000 euros, somme que vraisemblablement beaucoup de livrets n'atteignent pas, ce ne sont pas pour la plupart des riches qui détiennent de tels livrets, que ce soit en tant qu'épargne ou même parfois en guise de compte en banque.

Le chiffre officiel de l'inflation a baissé : elle aurait été, selon l'Insee, de 0,3 % en mars 2009 par rapport à mars 2008. Ce n'est pas ce que ressentent les consommateurs, qui de toute façon se sont par force auto- limités, dans l'alimentation comme sur les autres postes de dépenses. Mais la plupart des prix n'ont pas baissé et, s'ils se sont stabilisés, c'est après des hausses vertigineuses les deux années précédentes ! Le pouvoir d'achat perdu sur les salaires, les pensions et les allocations n'a aucunement été compensé par des augmentations.

Après avoir été rémunérées à 4 % en 2008, les sommes placées sur les livrets À risquent donc, après un palier déjà peu intéressant à 2,5 %, de connaître un taux proche ou même inférieur à 1 %. Cela reviendrait à une véritable prise en otage des économies des travailleurs : car que peuvent faire d'autre les petits épargnants que de laisser celles-ci aux mains des banques ?

Peut-être faudrait-il qu'ils s'estiment encore heureux si, l'inflation devenant négative comme l'anticipe l'Insee pour cet été - les prix utilisés pour le calcul étant alors en baisse -, on ne leur demande pas de rendre de l'argent aux banques !

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