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Dans les entreprises
Aide aux chômeurs : L'arnaque
Lors du « sommet social » du 18 février, Sarkozy avait annoncé une prime de 500 euros pour les chômeurs n'ayant travaillé qu'entre deux et quatre mois, donc qui n'avaient pas droit aux indemnités chômage. Mais il s'était gardé de préciser les conditions pour en bénéficier. Le flou autour de cette mesure avait permis aux commentateurs officiels et officieux d'y aller de bon coeur et de mettre en valeur cette mesure, insistant sur la générosité d'un gouvernement qui offrait ainsi aux chômeurs, surtout aux jeunes, ce cadeau inespéré. Et vu le tintamarre pour vanter cette annonce, certains avaient pu y croire.
Sauf qu'à la veille du 1er avril, date à laquelle cette mesure prenait effet, le gouvernement a précisé que cette prime, financée par l'État et versée une seule fois, n'était destinée qu'aux personnes entrant « comme demandeur d'emploi sur une période de 12 mois, à compter du 1er avril 2009 ». On savait déjà que ceux qui étaient à la recherche d'un premier emploi, qui n'avaient donc jamais travaillé, en étaient exclus. On annonce aujourd'hui que ceux qui avaient travaillé deux à quatre mois avant le 1er avril 2009 et qui ont perdu leur emploi avant cette date seront eux aussi écartés. Or ils sont nombreux dans ce cas. Parmi eux, il y a beaucoup de salariés intérimaires à qui on a signifié leur fin de mission dans cette période de crise.
La CGT a dénoncé l'attitude du gouvernement dans cette affaire, la qualifiant de véritable arnaque. Et c'en est une. Le gouvernement et l'Élysée se défendent en prétendant qu'ils ne s'étaient engagés sur rien. Effectivement, ils avaient évité de faire des promesses précises, se bornant à présenter l'emballage du cadeau, se gardant de définir le contenu de la boîte, et qui serait admis à cette distribution des primes.
Mais c'est justement cela, l'arnaque. On peut même dire que c'est la pratique de gouvernement la plus prisée par Sarkozy et la droite, quand il s'agit des travailleurs.