Rapport d'Amnesty International : Les violences policières souvent impunies08/04/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/04/une2123.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Rapport d'Amnesty International : Les violences policières souvent impunies

Un rapport d'Amnesty International publié le 2 avril dénonce le fait qu'en France des brutalités policières restent trop souvent impunies. Qu'il s'agisse d'usage abusif de la force, d'insultes à caractères raciste ou sexiste, voire d'homicides, bien souvent ces exactions « ne sont pas suivies d'enquêtes effectives » et leurs responsables sont « rarement traduits en justice ».

Le rapport cite des exemples de violences commises contre des personnes vulnérables, telles que les migrants en situation irrégulière, les réfugiés, les SDF, et aussi les femmes ou les « minorités visibles ». Il cite aussi le cas de deux policiers, impliqués dans la mort d'Abdelhakim Ajimi lors de son arrestation à Grasse en mai 2008, qui n'ont pas été mis en examen et continuent à travailler dans la ville. Un autre exemple est celui d'un Malien en situation irrégulière qui est mort en 2004 dans un commissariat de Courbevoie, en banlieue parisienne, au cours de sa garde à vue, prétendument en se jetant contre un mur.

Contrairement à ce que dit le ministère de l'Intérieur, les violences policières ne sont pas seulement des exceptions ou des « écarts minimes », mais elles font partie d'une politique défendue plus spécialement par le président de la République. Un des volets de la démagogie de Sarkozy pour se faire élire avait été la sécurité, dans la continuité de la politique qu'il appliquait en tant que ministre de l'Intérieur. Il continue dans cette voie, en cherchant plus d'ailleurs à museler les contestations bruyantes qu'à s'en prendre aux racines de l'insécurité telle que la vit la population des quartiers délaissés.

Dans sa panoplie de Monsieur Sécurité se trouve par exemple la dispersion musclée de manifestations, surtout lorsque ce sont les jeunes qui protestent. C'est ainsi qu'un lycéen rennais avait été blessé à l'oeil par un tir de flash-ball fin 2007 et que, la semaine dernière à Bastia, un jeune qui protestait contre le jugement rendu à l'encontre d'Yvan Colonna a été lui aussi blessé par des policiers, ce qui a entraîné une seconde manifestation samedi 4 avril. On se rappelle aussi que Sarkozy avait obtenu l'an dernier le limogeage du préfet de Saint-Lô, jugé trop mou parce qu'il n'avait pas voulu empêcher la tenue d'un rassemblement hostile au chef de l'État.

Rien d'étonnant que la police soit couverte par le gouvernement, même lorsqu'elle commet des abus de pouvoir ou des violences : elle ne fait là que traduire en pratiques ses rodomontades verbales.

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