Automobiles Peugeot-Citroën Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis) : Accident du travail mortel08/04/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/04/une2123.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Automobiles Peugeot-Citroën Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis) : Accident du travail mortel

Mercredi 1er avril, un jeune ouvrier de 30 ans a été victime d'un accident du travail à l'usine PSA de Saint-Ouen : il a été retrouvé à 5 h 30, gisant au sol. Il était magasinier cariste en équipe de nuit, travaillant seul dans son secteur. Le Samu et les pompiers sont intervenus mais il est décédé vers 6 heures.

On ne sait pas les circonstances de cet accident, mais l'on sait que ce jeune ouvrier se plaignait des conditions de travail intenables de son poste et avait averti ses camarades de travail, quelques heures avant l'accident, qu'il allait en parler à sa hiérarchie. Depuis deux mois, la direction avait supprimé le deuxième ouvrier sur ce poste, ce qui le laissait assurer seul une charge de travail beaucoup trop lourde.

La mort dans l'usine de ce jeune père de deux enfants a beaucoup choqué les ouvriers et le personnel de l'usine, qui compte au total 700 salariés. Les ouvriers de nuit ont aussitôt arrêté le travail et ceux qui arrivaient en équipe du matin ou d'après-midi, dans leur grande majorité, n'ont pas pris le travail, voulant ainsi montrer leur émotion et leur solidarité à la famille. Un grand nombre ont décidé de rester à proximité de leur camarade et de l'accompagner en cortège quand il a été emmené, alors que la direction leur disait qu'ils pouvaient partir.

La nuit suivante, à 22 h 30, la direction essayait de faire reprendre le travail, sans y réussir. Le lendemain, elle annonçait l'obligation de travailler le samedi de Pâques, accordant seulement un paiement en heures supplémentaires et non une récupération des heures chômées en mars.

Pour le patron, mourir à l'usine n'est qu'une péripétie ; c'est la production qui compte d'abord.

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