Intermittents et précaires : La colère monte d'un cran19/06/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/06/lo-2394.jpg.445x577_q85_box-0%2C130%2C1712%2C2350_crop_detail.jpg

Travailleurs en lutte

Intermittents et précaires : La colère monte d'un cran

La nouvelle convention d'assurance chômage signée par le Medef, FO, la CFDT et la CGPME doit être agréée par le gouvernement en la personne de François Rebsamen, ministre socialiste du Travail, dans les jours qui viennent. Mais des actions et des rassemblements des travailleurs du spectacle ont montré leur détermination à la refuser. Cette convention s'en prend d'ailleurs non seulement aux intermittents du spectacle mais, plus largement, à l'ensemble des salariés en intérim ou en CDD. Par exemple les intérimaires pourraient voir leurs revenus baisser de 50 à 300 euros par mois, selon les cas !

Vendredi 13 juin, dix antennes régionales du ministère du Travail ainsi que deux chambres de commerce et d'industrie ont été occupées par des intermittents, des intérimaires et des chômeurs, le plus souvent bien accueillis par les personnels dont les conditions de travail s'aggravent aussi du fait de l'absence de moyens. Joint en direct, le ministre a fini par déclarer qu'il était d'accord avec les protestataires, mais qu'il était tenu d'agréer l'accord... C'est exactement ce qu'a dit la ministre de la Culture Filipetti aux Molières ! Le Medef n'a vraiment rien à craindre de ministres de cette trempe.

En une semaine, les déclarations de grève se sont multipliées. De tournages en festivals, de théâtres nationaux en compagnies indépendantes, les annonces se sont succédé, au point que l'on n'arrive plus à les compter précisément, plus de cent équipes étant signalées en grève le week-end des 14 et 15 juin. Le mouvement s'étend donc, même s'il n'y a pas eu d'appel à la grève. La CGT a bien déposé des préavis pour couvrir tous les travailleurs du public, à leur demande de plus en plus pressante, mais de nulle part n'est parti un appel général à la grève, si ce n'est des travailleurs eux-mêmes.

Lundi 16 juin, un rassemblement était organisé au Palais-Royal, devant le ministère de la Culture. Ce genre de rassemblement ne réunit généralement que quelques centaines de personnes ; on a vu cette fois des milliers d'intermittents (de 3 000 à 10 000 selon les estimations de la police ou des syndicats) se regrouper avant de partir en manifestation vers Matignon, accompagnés de nombreuses délégations de cheminots venus des différentes assemblées de la région parisienne. Une délégation a été reçue par le cabinet de Manuel Valls, avec tout le mépris auquel on pouvait s'attendre, mais l'événement de cette fin de journée a été l'énorme assemblée générale, tenue devant la halle de La Villette en grève, qui a rassemblé 1 500 personnes.

Les grèves dans le spectacle et l'audiovisuel ont été longuement énumérées, galvanisant la foule rassemblée. Puis les prises de parole des cheminots ont encore soulevé l'enthousiasme. La conscience de la nécessité d'être ensemble pour faire reculer le gouvernement était là, mais aussi la conscience de la communauté d'intérêts entre tous les travailleurs en lutte. Dès lors que l'on dépasse la lettre des revendications, on retrouve la défense du service public, du bien commun, la lutte contre la précarité et pour les droits sociaux.

Les cheminots étaient venus se joindre aux intermittents et ceux-ci ont répondu avec enthousiasme à leur appel à les rejoindre devant l'Assemblée nationale mardi 17 juin. Avec le développement de la grève, de nouvelles mobilisations s'annoncent. D'ores et déjà, lundi 23 juin, une grande journée d'action est prévue, regroupant intermittents et intérimaires. C'est l'assurance chômage de tous qui est en jeu !

Correspondant LO

Les rendez-vous au jour le jour sont sur le site de la coordination des intermittents www.cip-idf.org

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