La nécessité d'une riposte d'ensemble19/06/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/06/lo-2394.jpg.445x577_q85_box-0%2C130%2C1712%2C2350_crop_detail.jpg

Travailleurs en lutte

La nécessité d'une riposte d'ensemble

Depuis le 10 juin, les cheminots de la SNCF sont en grève, faisant preuve d'une mobilisation importante. Les intermittents poursuivent aussi leur mobilisation contre la réforme du chômage, qui léserait tous les précaires. Ces luttes mettent en avant des revendications communes à toute la classe ouvrière, sur l'emploi et sur les salaires et les conditions de travail. Elles pourraient être des points d'appui pour mobiliser d'autres travailleurs.

Mais ce n'est pas la politique menée par les confédérations syndicales, qui se veulent responsables vis-à-vis du gouvernement et refusent de le mettre en difficulté. Depuis deux ans que le gouvernement Hollande multiplie les attaques contre les travailleurs et que le patronat est à l'offensive, les réactions du côté syndical ont été largement insuffisantes. Ni contre le pacte de responsabilité, ni contre les milliers de licenciements, ni contre l'ensemble de la politique du gouvernement, les confédérations syndicales n'ont appelé l'ensemble des travailleurs à exprimer au moins leur hostilité. Au contraire elles ont morcelé les derniers appels à manifester laissant le terrain de la contestation du gouvernement à d'autres.

À la fin du mois, la CGT appelle à une semaine de mobilisation devant culminer le 26 juin avec une journée de grève et manifestation. Mais même cet appel programmé de longue date, indépendamment de la grève des cheminots, ne correspond pas à une volonté de regrouper les forces. L'appel à la mobilisation reste vague, sans contenu clair, alors que des dizaines de milliers de cheminots se battent contre une réforme qui reprend le même genre d'attaques que les capitalistes imposent dans les entreprises, avec les plans de compétitivité et les suppressions d'emplois. Au lieu de chercher le moyen de mobiliser le maximum de travailleurs, en s'appuyant sur la grève de la SNCF et en mettant en avant les revendications communes, la CGT reste sur une politique d'éparpillement des actions, pour ne pas parler évidemment des autres syndicats.

Il est donc clair que ce n'est pas du côté des confédérations syndicales qu'il faut attendre une perspective permettant réellement de riposter au patronat. Cependant, alors que la grève des cheminots se poursuit, c'est l'intérêt de tous les travailleurs conscients d'exprimer leur colère et de faire entendre leur volonté de préparer une riposte collective. Des mobilisations réussies, indépendamment de la volonté des centrales, peuvent contribuer à redonner confiance et à entraîner d'autres travailleurs.

Cela peut être durant la semaine du 26 juin, car il faut saisir toutes les occasions, y compris celles offertes par ces journées syndicales programmées sans grande conviction par les confédérations. Mais cela sera peut-être dans le cadre d'une mobilisation construite par les travailleurs eux-mêmes car, tôt ou tard, il faudra que le monde du travail se fasse entendre dans une lutte d'ensemble pour défendre ses intérêts, alors que toute la politique du patronat et du gouvernement consiste à l'écraser pour lui faire payer les profits exorbitants de la bourgeoisie.

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