Hôpital privé de Bagatelle, Talence : Après 31 jours de grève Reprise du travail tête haute19/06/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/06/lo-2394.jpg.445x577_q85_box-0%2C130%2C1712%2C2350_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Hôpital privé de Bagatelle, Talence : Après 31 jours de grève Reprise du travail tête haute

Depuis le 14 mai, une douzaine d'agents des services hospitaliers étaient en grève à Talence en Gironde pour 100 euros de plus par mois et pour des effectifs supplémentaires. Tout au long de la grève, la morgue et le mépris de leur patron direct, le sous-traitant Elior, comme du donneur d'ordres, la direction de l'hôpital, n'ont fait que renforcer la détermination des ASH.

Les grévistes dénonçaient en particulier leurs bas salaires, 1 150 euros en moyenne, avec deux week-ends compris par mois, comme leurs conditions de travail qui, depuis qu'ils ont été mis en sous-traitance chez Elior en 2005, n'ont pas cessé de se dégrader, l'effectif diminuant régulièrement alors que la charge de travail, elle, augmentait.

Après avoir été convoqués au tribunal pour l'occupation d'un rond-point au sein de l'établissement et pour nuisances sonores, les grévistes ont organisé leur piquet de grève à l'entrée de l'hôpital. À la fin de chaque journée, la poursuite de la grève et les actions à mener pour essayer de l'élargir à d'autres secteurs étaient décidées collectivement. Mais, malgré le soutien moral du personnel de l'hôpital et la signature massive d'une pétition en ce sens, le nombre de grévistes n'a pas augmenté. Néanmoins ils ont pu compter sur les militants du syndicat CGT de l'hôpital et sur la solidarité financière de plusieurs autres syndicats d'entreprises du département. Un des moments forts de la grève a été la venue sur l'hôpital d'une soixantaine de cheminots après leur manifestation du 12 juin.

Finalement, samedi 14 juin, les douze ASH ont décidé de reprendre le travail. S'ils n'ont pas obtenu les augmentations de salaire revendiquées, ils ont obtenu d'autres avancées matérielles et financières, comme trois embauches en CDI, l'embauche de six apprentis, la rétroactivité de dix-huit mois sur leurs qualifications et une prime de 120 euros net versée une fois. Mais surtout, ils se sont fait respecter de leur hiérarchie.

Comme le disait une gréviste, « ce n'est pas une défaite ni une victoire, mais l'important c'est de reprendre la tête haute ». En effet les liens créés durant la grève et la manière dont les salariés ont organisé démocratiquement leur lutte laisseront des traces qui serviront pour l'avenir, contre leur patron et contre le donneur d'ordres, l'hôpital de Bagatelle.

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