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- Lutte ouvrière n°2394
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Leur société
Un gouvernement « droit dans ses bottes » contre la grève
Vendredi 13 juin, Hollande a appelé à arrêter la grève et, dans la foulée, Valls affirmait « qu'il n'y avait aucune raison que la grève se poursuive ».
Bien sûr, le gouvernement PS, sous la pression entre autres de la droite, tient à faire la démonstration qu'il sait s'opposer aux grèves, tout aussi bien que les hommes de droite. Ceux-ci se retrouvent d'ailleurs un peu embarrassés car, fondamentalement solidaires du gouvernement contre les grévistes, ils restent tout de même réticents à l'idée de voter une réforme proposée par le PS. Mais cet aspect ne concerne que le jeu politique habituel entre la droite et la gauche.
Le plus important pour le gouvernement est le message envoyé au monde du travail. Ce n'est pas tant face aux organisations syndicales elles-mêmes qu'il veut montrer sa fermeté, que face aux cheminots en lutte. Le même Le Guen a d'ailleurs affirmé que « ce conflit n'a pas lieu fondamentalement entre le gouvernement et les organisations syndicales ». Lui qui s'aplatit face à la moindre contestation venant des milieux bourgeois, ne veut pas donner l'impression de céder à des travailleurs en lutte.
Alors que se multiplient les attaques contre le monde du travail, patrons et gouvernement peuvent craindre que la grève des cheminots redonne confiance à des travailleurs dans leurs capacités à lutter. Le gouvernement « socialiste » de Hollande tient donc à affirmer sa fermeté. Mais la combativité des cheminots pourrait finir par administrer la démonstration contraire, celle qu'il est possible de lutter, et même de le faire avec succès, et du coup de renforcer le moral de l'ensemble des travailleurs.