L'État brade ses terrains au patronat19/06/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/06/lo-2394.jpg.445x577_q85_box-0%2C130%2C1712%2C2350_crop_detail.jpg

Leur société

L'État brade ses terrains au patronat

Les conditions dans lesquelles l'État a vendu en 2012 le terrain de l'ancienne base militaire de Dugny à l'entreprise Eurocopter (aujourd'hui Airbus Helicopters) font l'objet d'une enquête judiciaire. Mais les faits établis sont d'ores et déjà significatifs du cadeau fait à cette entreprise par ceux qui sont en charge de l'argent public.

Ainsi 7,3 millions d'euros de subventions ont été versés à Eurocopter au titre de l'aménagement du territoire, bien qu'aucun emploi ne soit créé. Il s'agissait en effet simplement du transfert à Dugny de l'usine Eurocopter de La Courneuve toute proche. 2,3 millions d'euros s'y sont ajoutés en provenance du Fonds pour les restructurations de la défense, dépassant de 600 000 euros le plafond prévu pour ce genre de subvention.

Le prix du terrain a aussi été sous-estimé de moitié, ce qui a été d'autant plus facile qu'aucun appel d'offres n'a eu lieu. Pour contourner la procédure légale, l'État a d'abord cédé le terrain à la communauté d'agglomération dont Dugny fait partie pour que celle-ci la revende à Eurocopter. Et, cerise sur le gâteau, les frais de dépollution du terrain ont été pris en charge par l'État et déduits du prix de vente. Ils ont été largement surestimés pour faire baisser ce prix, 9 millions d'euros au lieu de 1,5 million maximum, selon une estimation ultérieure.

La droite était alors aux affaires et pendant toute cette opération Hervé Morin, Alain Juppé et Gérard Longuet se sont succédé au ministère de la Défense. Ces hommes politiques, comme bien d'autres, n'ont pas de mots assez durs pour les pauvres qui courent après quelques aides, mais leurs largesses envers le patronat se comptent en millions d'euros.

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