Rythmes scolaires : Il n'y a que le ministre qui change07/05/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/05/une2388.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Rythmes scolaires : Il n'y a que le ministre qui change

D'aucuns avaient peut-être l'illusion que le changement de ministre de l'Éducation nationale permettait de remettre à plat la réforme des rythmes scolaires, contre laquelle de nombreux parents et enseignants s'étaient opposés. Mais avec Benoît Hamon, rien ne changera. La réforme sera maintenue en l'état à la rentrée : les enfants travailleront bien quatre jours et demi et termineront les cours aux alentours de 15 h 30, à charge pour les communes de trouver les moyens de s'en occuper jusqu'au retour des parents. Seuls quelques aménagements à la marge seraient acceptés.

Quant au problème principal que posait cette réforme des rythmes scolaires, celui d'un nouveau transfert de charges de l'État sur les collectivités territoriales, il est bel et bien maintenu. Des mairies, des parents et des enseignants opposés au projet ont fait valoir que ce nouvel aménagement se faisant à moyens constants, le gouvernement se désengageait de ses responsabilités. Certes les deux premières années, le gouvernement donne une compensation de 50 euros par enfant, à laquelle il rajoute 40 euros pour les écoles des zones en difficulté. La Caisse d'allocations familiales va verser pendant trois ans 53 euros par an et par enfant. Mais passé ce délai, les communes ne toucheront plus rien et feront porter les frais de cette réforme sur les familles en facturant les activités, ou sur les collectivités locales en augmentant les impôts, ce que certaines font déjà. En plus, l'État va diminuer les dotations aux communes. Ce sont 11 milliards d'euros que l'État veut retirer ainsi aux collectivités territoriales - dont les communes - pour financer « le pacte de responsabilité »... à l'égard du patronat.

Il n'est pas étonnant que des maires continuent de faire de la résistance, plutôt que de devoir faire face aux mêmes difficultés que leurs collègues qui ont appliqué la réforme dès la rentrée dernière.

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