Le Sénat a voté le texte de loi permettant à des salariés de faire don de tout ou partie de leurs jours de RTT à un collègue ayant des problèmes personnels, limitant cette offre à ceux dont un « enfant, âgé de moins de 20 ans, est atteint d'une maladie, d'un handicap ou victime d'un accident d'une particulière gravité ». Jusqu'à présent, cette pratique était illégale, les congés étant selon la loi attribués à chacun à titre personnel.

Pourtant, la solidarité et la générosité n'étant pas des mots vains parmi les travailleurs, dans plusieurs entreprises ceux-ci avaient fait don de jours de RTT à un collègue obligé de prendre un long congé pour être aux côtés de son enfant gravement malade, alors que tous ses droits aux arrêts maladie étaient épuisés. Les directions d'entreprises telles que Carrefour, PSA ou Badoit de Saint-Galmier, d'où était issue la demande des salariés de changer la loi, ont signé des accords permettant cet échange solidaire de congés. Elles ont d'autant plus validé cet arrangement entre salariés qu'il leur donnait une apparence de « patron social » sans que cela leur coûte le moindre euro !

Sénateurs, députés et dirigeants d'entreprises ramènent maintenant la couverture à eux en se félicitant du vote de cette loi. Mais encore une fois, il n'y a qu'aux travailleurs que l'on demande de faire un effort, même s'ils le font de bon coeur quand il s'agit de venir en aide à un collègue. À quand une loi obligeant les patrons à accorder à un salarié dans la peine les jours qui lui sont nécessaires pour accompagner un membre de sa famille gravement atteint ?