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Leur société
Valls et l'« euro fort » : Fausses promesses et vrais mensonges
Dimanche 3 mai, Manuel Valls a lancé la campagne électorale européenne du Parti socialiste devant un rassemblement de jeunes militants. L'axe en est simple. D'après le Premier ministre, la droite majoritaire en Europe mène une politique d'austérité défavorable à l'emploi. Il s'agirait donc d'élire une majorité de gauche au Parlement européen, pour améliorer la situation. Il fallait un auditoire vraiment très jeune ou très rompu au discours politicien pour accepter de tels propos sans broncher. Car les gouvernements et les majorités se succèdent dans tous les pays d'Europe pour appliquer exactement la même politique d'austérité.
Partout, sous la gauche comme sous la droite, parfois avec les deux ensemble, les travailleurs subissent les coups et les capitalistes empochent les profits. Valls fait en France, au nom du Parti socialiste, ce que Rajoy fait en Espagne au nom du parti conservateur et ce que Merkel fait en Allemagne avec un gouvernement alliant conservateurs et socialistes. Et tous le font, ensemble, dans le domaine de compétence de l'Union européenne.
En plus de ces promesses frauduleuses, Valls a entonné à son tour le refrain de la lutte contre l'euro fort. Depuis le mois d'avril en effet, des gens aussi responsables que les présidents de la Banque centrale européenne et de la Banque de France, les ministres des Finances français et allemand, les éditorialistes des quotidiens nationaux et désormais Valls lui-même présentent la surévaluation de l'euro par rapport au dollar comme un fait, et la nécessité de le faire baisser comme une évidence. Et de prêcher les nombreux avantages qu'aurait, selon eux, une dévaluation de l'euro, exemples à l'appui, pris dans le passé ou dans l'actualité récente de pays qui auraient ainsi miraculeusement recouvré la santé.
Des multiples déclarations et articles consacrés à la baisse de l'euro il ressort qu'une certaine inflation serait bénéfique à l'économie européenne, laquelle se porterait mieux avec 2 % de hausse des prix chaque année. Évidemment, ces adorateurs de la hausse des prix sont les mêmes, dirigeants d'entreprises et ministres, qui bloquent les salaires. En fait, l'inflation permettrait surtout de s'en prendre au revenu des travailleurs, des retraités, des pensionnés. Un euro plus faible, à l'avantage des capitalistes français, voilà tout ce que Valls a à présenter comme « politique européenne de gauche » : mensonge flagrant d'un côté, promesse de nouvelles attaques contre les travailleurs de l'autre.