- Accueil
- Lutte ouvrière n°2388
- Travail du dimanche : Fabius promet de nouvelles concessions au patronat
Dans les entreprises
Travail du dimanche : Fabius promet de nouvelles concessions au patronat
Après avoir récupéré le portefeuille du Tourisme lors du dernier remaniement gouvernemental, Laurent Fabius s'est empressé d'envoyer un message favorable aux patrons du grand commerce de centre-ville. Il a promis d'élargir encore les zones touristiques où le travail du dimanche est autorisé.
Le Code du travail garantit théoriquement un repos hebdomadaire le dimanche, « dans l'intérêt des salariés ». La vie de famille, les relations sociales sont en effet plus faciles quand la majorité des salariés disposent de temps libre au même moment. Mais cela fait des années que les dérogations s'accumulent pour étendre l'autorisation du travail du dimanche à des secteurs autres que la santé ou le transport, où il est indispensable. À tel point qu'actuellement, près d'un tiers des salariés travaillent le dimanche.
En 2009, sous Sarkozy, une loi avait créé les « zones d'intérêt touristique » et les « périmètres d'usage de consommation exceptionnelle » (dans les agglomérations de plus d'un million d'habitants), où le travail du dimanche devenait autorisé. Le gouvernement Ayrault n'a pas été en reste. En mars dernier, il a choisi le camp des patrons de magasins de bricolage, contre les salariés et les syndicats mobilisés, en publiant un décret qui autorise l'ouverture de certaines de ces grandes surfaces le dimanche.
Aujourd'hui, ce sont les patrons des grands commerces parisiens installés sur le boulevard Haussmann à Paris (le Printemps, les Galeries La Fayette...) qui réclament l'autorisation d'ouvrir tous les dimanches. Ils n'ont droit qu'à cinq dimanches par an, n'étant pas situés en zone touristique. Qu'à cela ne tienne, le gouvernement va revoir le découpage des zones touristiques pour les satisfaire.
Les arguments avancés par les patrons sont toujours la préservation ou la création d'emplois. L'entourage de Fabius ajoute cette fois que le développement du tourisme, aidé par ces ouvertures dominicales, pourrait permettre à la France de rééquilibrer sa balance commerciale. Et tout le monde conclut, la main sur le coeur, que les salariés « volontaires » bénéficieront de compensations. Mais les vraies motivations des patrons du grand commerce sont d'augmenter encore un peu plus la flexibilité imposée à leurs salariés. Et Fabius, comme le reste du gouvernement, est à leur service pour les aider à réaliser leurs objectifs.